(ni ceci ni cela)

mercredi 23 mars 2016

Mirage partagé


L'accord intersubjectif en présence des objets (par exemple nous voyons tous une rose ici) indique la réalité partagée de ce qui perçoit en chacun de nous (et qui est identique chez chacun), et non comme on le croit d'ordinaire la réalité partagée de ce qui est perçu, le monde prétenduement extérieur et objectif (ce mirage).
C'est dur mais c'est comme ça. Les roses n'existent que dans notre esprit.





mardi 22 mars 2016

Tout va bien



Exhibitionnisme schizophrénique
(je me parle à moi-même à propos d'une autre vidéo)

vendredi 18 mars 2016

mercredi 16 mars 2016

mardi 15 mars 2016

vendredi 11 mars 2016

jeudi 10 mars 2016

mercredi 9 mars 2016

L'air naturel


Seule occurrence connue à ce jour d'une photo où j'ai l'air naturel.



 Photo Matton 

(je suis une tautologie)

(et un poisson soluble)






lundi 7 mars 2016

samedi 5 mars 2016

mercredi 2 mars 2016

lundi 22 février 2016

samedi 20 février 2016

Hommes, bois, abeilles





« L'humidité du bois, l'odeur de la terre, les couleurs des feuilles de hêtre, du sorbier, du saule des chèvres, de l'aulne blanc tranchant sur le vert sombre des sapins et la splendeur flamboyante d'un merisier ; lui avec son chien ; et le silence amplifié par les brefs appels des oiseaux de passage, par le battement d'ailes d'une grive, par le tintement argentin du grelot attaché au collier de son chien. Marcher comme ça pendant toute la vie. Toujours. »

Mario Rigoni Stern, Hommes, bois, abeilles




vendredi 19 février 2016

jeudi 18 février 2016

On s'y perd



(la volupté suprême
ça fait peur
parfois)




lundi 15 février 2016

samedi 13 février 2016

Éloge de la cabane



« un morceau de canne à sucre pourpre, gros comme une poutre
une mandarine dorée, même le miel ne saurait lui être comparé
dans l’ivresse monte un poème
je saisis mon pinceau, impossible d’écrire »
Yang Wan li (1127-1206) In Éloge de la cabane

vendredi 12 février 2016

mardi 9 février 2016

lundi 8 février 2016

Ceci n'est pas un autoportrait.

Ou : Le barbu jovial et inspiré que je ne suis pas.





vendredi 5 février 2016

« Ah bon. »





Un moine zen vivait là, tranquille. Un jour on frappe à sa porte. Il trouve un bébé par terre. Il dit « Ah bon ». Il prend le bébé et il s'en occupe (qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre ?).
Un an après, un couple un peu âgé vient chez lui et commence à l'insulter : « Notre fille nous a dit que paraît-il c'est vous le père du bébé ! Quelle honte, un moine zen ! » Il dit « Ah bon ». 
Encore un an après, une jeune femme vient et dit : « Écoutez, je suis vraiment désolé, j'ai menti à mes parents, pardonnez-moi... » Ah bon.
Et puis encore un an après, la femme revient et dit : « Maintenant j'aimerais bien... Est-ce que je peux reprendre mon bébé ? » Ah bon. Il prépare le bébé, qui est déjà un petit enfant, et lui remet.


mercredi 3 février 2016

lundi 1 février 2016

samedi 30 janvier 2016

Le spectacle qui a lieu en moi, sans moi.

Allez hop, nettoyage. Comme ça n'a pas eu trop le temps de sécher, tout part très vite. C'est l'avantage du sol plastifié qui remonte en courbe tout le long des plinthes. Comme dans les hôpitaux. C'est moche mais c'est pratique. La crasse n'a pas le temps de se déposer. Je rince 3 ou 4 fois la serpillière, je l'essore en la torsadant à fond et je la dépose bien tendue sur le seau pour qu'elle sèche. Cette agitation domestique m'a calmé. On ne dira jamais assez la vertu du ménage. Rien ne me détend comme de passer l'aspirateur par exemple. Surtout à cause du bruit qui couvre mes propres bruits. Comme sous le jet de la douche. On se laisse aller à chantonner, on se détend, c'est un peu la fête. La difficulté est d’enchaîner sur autre chose ensuite en gardant la même humeur frivole/insouciante/guillerette. Un bon moyen est de rester concentré uniquement sur les gestes qui s'enchaînent d'eux-mêmes. Ouvrir le placard, ranger l'aspirateur, refermer le placard, se retourner, avancer dans la pièce et poursuivre ainsi en portant son attention uniquement sur le déroulé naturel des gestes. C'est tout le charme de la vie dès lors qu'on la perçoit comme quelque chose d'impersonnel. Tout s'enchaîne de soi-même, personne n'est aux manettes, personne ne décide quoi que ce soit, tout se fait tout seul, sans personne qui agisse. C'est ainsi que je me vois franchir le seuil de mon appartement, fermer la porte à double tour, traverser la petite cour et sortir de l'immeuble pour aller vers le bois sans que j'en décide rien. Tout se fait tout seul, je n'ai pas à me croire agissant et décidant quoi que ce soit pour que cela se fasse. Et cela se fait d'autant mieux que je ne suis pas là pour endosser la conduite de tout ça. Ce qui entre dans mon champ visuel y entre de la même façon, sans que je décide de tourner le regard ici plutôt que là. Les choses viennent à moi, apparaissent et disparaissent d'elles-mêmes. Gris du trottoir ponctué par l'éclat plus ou moins clair des mégots de cigarettes ou des chewing-gum écrasés. Des visages apparaissent, toujours touchants. Des silhouettes traversent l'espace et se croisent à vive allure. La lumière tourne sans arrêt, anime la rue, caresse les façades, gigote les arbres. La lumière, le mouvement, les sons, les sensations : tout ça fait la matière du spectacle qui a lieu en moi, sans moi. Je ne suis pas là à l'observer. Il se fait. Il y a conscience ici qu'il se fait. Dire moi, dire j'observej'écouteje marche, tout cela est exagéré. C'est une habitude que nous avons prise mais qui ne repose sur rien de solide. Si nous nous en tenons à l'expérience directe, nous ne voyons aucun moi, aucun acteur, aucun sujet. Tout ce que nous voyons ce sont des choses, des phénomènes qui apparaissent et disparaissent. Camion, poussette, bribes de paroles, pensées, sensations diverses. C'est tout. Personne pour faire tenir tout ça. Ça a lieu comme ça a lieu, rien à redire — mieux : personne pour trouver à y redire. Ce qui se produit est ce qui se produit, ça ne pourrait se produire autrement. On peut le vérifier d'instant en instant comme je le fais en cet instant, me voyant cheminer d'un pas tranquille les allées du bois de Vincennes. La lumière est particulièrement belle, comme souvent après la pluie, et donne à tout une densité merveilleuse. Chaque feuille d'arbre scintille pour clamer tout à la fois sa singularité propre de feuille unique et son appartenance heureuse à l'ensemble de l'univers dont elle est inséparable. A chaque pas une joie plus forte monte en moi. Cette joie impersonnelle et sans cause (donc intarissable) qui se tient en permanence à l'arrière-plan du défilé de nos humeurs sans cesse changeantes. Hélas nous l'oublions pour lui préférer par réflexe malheureux l'identification aux humeurs facétieuses qui défilent au-devant de la scène, conformément au processus terrible qui nous fait nous réduire à ce que nous ne sommes pas, quittant la totalité parfaite pour la partie jamais satisfaite. Et c'est exactement ce processus de réduction que j'observe s'amorcer maintenant en moi. La grâce est en train de me quitter doucement. Le spectacle semble perdre un peu de sa beauté. Le scintillement des feuilles semble s'être légèrement terni. L'ouverture de mon champ visuel n'est plus aussi silencieuse et passive qu'il y a un instant. Des pensées diverses font leur entrée. Mon attention glisse irrésistiblement vers elles. Je suis en train de quitter la conscience de la totalité (conscience du réel) pour entrer dans la conscience illusoire de la séparation (l'expérience subjective). Je vois tout ce qui se perd dans ce basculement de ma perception. Comment ne pas souffrir d'une frustration inouïe lorsque dans un instant j'aurai perdu l'accès au tout ? Comment accepter de perdre autant du fait de me réduire à une partie infime, un petit truc de rien coupé du monde dans un corps limité et qui sera bientôt tendu à un point proprement invivable. Comment les autres acceptent-ils ? Comment font-ils ? Moi je ne peux pas. Je dois tricher. Tricher ? Oui, prier, dessiner, chanter, me rappeler mes 10 ans, envisager la mort, entrer en transe d'une façon ou d'une autre.


lundi 25 janvier 2016

samedi 23 janvier 2016

jeudi 21 janvier 2016

Scapinades


(...) Vous me faites penser au maître fantoche du délicieux petit livre de François Matton, Oreilles Rouges et son maître, qui a paru chez P.O.L. Un maître et son disciple sans cesse à se chamailler. On dirait un duo de moines zen chinois repassé aux fourberies de Scapin. Une suite hilarante de scapinades ! Un bijou qui n'a l'air de rien, comme toujours avec les vrais bijoux (...)

Michel Crépu

La Nouvelle Revue Française, n°616, janvier 2016
(et moi de ne plus me sentir)







mercredi 20 janvier 2016

Un minimum


... il suffisait que ça soit un minimum pimpant pour me redonner le sourire...




mardi 19 janvier 2016

Longtemps


... longtemps, dessiner des filles nues a été mon antidépresseur favori...
... je ne sais pas trop ce qu'il en reste aujourd'hui...




lundi 18 janvier 2016

samedi 16 janvier 2016

mercredi 13 janvier 2016

lundi 11 janvier 2016