(ni ceci ni cela)

samedi 2 septembre 2017

Loup y es-tu ?


Jiang Kui à propos de la calligraphie (mais cela vaut bien sûr pour le dessin, pour l'écriture, pour la cuisine, pour l'amour, pour tout) :
« Le geste lent produit la grâce, le geste rapide produit la force. Il faut cependant posséder la rapidité pour maîtriser la lenteur, car qui se limite à la lenteur sans avoir les ressources de la rapidité, son écriture manquera de vie. Qui cultive au contraire uniquement la vitesse, ses caractères perdront contenance. »

jeudi 31 août 2017

Ô cargos, ô dingos !






On n'est jamais tranquille.





mercredi 23 août 2017

mercredi 16 août 2017

Bob Morane reste sur le coup

même en vacances


* * *


Oreilles Grises et son maître au Pavillon de la Réunion (allégorie).




jeudi 3 août 2017

mardi 4 juillet 2017

Broute toujours

tu m'intéresses

dimanche 2 juillet 2017

Coucher de soleil sur la Tamise




prenons du recul :





prenons du recul :




prenons du recul :




prenons du recul :




prenons du recul :




(bonne nuit les petits !)


samedi 1 juillet 2017

mercredi 28 juin 2017

Table



(Penser m'a toujours fatigué. Penser, c'est diviser, argumenter et s'enliser sans fin. Il y a bien sûr un autre mode de penser, celui qu'on peut connaître par exemple en marchant en montagne sur des sentiers de haute altitude. L'air, le spectacle sans cesse renouvelé de la nature, la marche, le pas régulier, l'effort et la solitude y sont propices à une pensée véritablement inspirée et créatrice. Le reste du temps la pensée est lourde, affreusement lourde.)






mardi 27 juin 2017

lundi 26 juin 2017

dimanche 25 juin 2017

jeudi 22 juin 2017

Anne





Dix ou vingt ans plus tôt :


mercredi 21 juin 2017

Le soldat condamné

"On raconte cette histoire à propos d'un soldat condamné à mort. Le jour de son exécution, il est transporté dans une charrette jusqu'à la potence. Tandis qu'il contemple le paysage pour ce qu'il croit être la dernière fois, un grand calme l'envahit. Le monde lui apparaît dans une magnifique vision d'unité et d'harmonie. Sa peur de mourir est remplacée par un profond sentiment de paix dans lequel lui et le monde ne font qu'un. A la toute dernière minute, le roi gracie le soldat. Celui-ci retrouve la liberté et la vie, mais perd la vision de l'unité. Le reste de son existence se résume à une quête désespérée pour retrouver cette vision. Finalement il s'adonne à la boisson et meurt des années après, alcoolique et solitaire."
Léo Hartong, "S'éveiller au rêve".






mardi 20 juin 2017

dimanche 18 juin 2017

Ni ceci ni cela


Si tout, dans le monde, peut être réductible à une chose limitée, ayant un début et une fin, des limites, un contour, un semblant de forme, il en va tout autrement avec la poésie, qui n'est ni ceci ni cela, rien qu'on puisse tenir dans la main ou dans l'esprit. N'étant pas localisable, il est impossible de mettre la main dessus pour se l'approprier. Elle n'appartient pas au monde, elle n'y prend aucunement place. C'est une écoute englobant tous les sons mais qui ne peut s'entendre elle-même, une vision embrassant le monde entier mais ne pouvant se voir elle-même, une attention se portant sur tout mais incapable de se porter sur elle-même.

Exercices de poésie pratique, P.O.L, 2017

mercredi 14 juin 2017

Panacée

Rien de mieux que des fesses bien rebondies pour régler d'éventuels conflits schizophréniques : je leur dois ma relative santé mentale — parce que s'il fallait compter sur la littérature...




lundi 12 juin 2017

vendredi 9 juin 2017

mercredi 7 juin 2017

lundi 5 juin 2017

vendredi 26 mai 2017

mardi 23 mai 2017

vendredi 19 mai 2017

samedi 13 mai 2017

Beaucoup mieux

Depuis que je ne me prends plus pour François Matton, ça va beaucoup mieux. 
Je me vois en chacun, c'est quand même plus sympa.





(Ah mes amis, vous êtes vraiment impayables.)


jeudi 11 mai 2017

lundi 8 mai 2017

samedi 6 mai 2017

Merci


Les 15 mn de célébrité promises par Warhol ont été sérieusement revues à la baisse... :

http://www.france2.fr/emissions/dans-quelle-eta-gere/diffusions/05-05-2017_569723

A propos du merci évoqué dans l'entretien :


Dites sans cesse merci


On vous a tellement bassiné depuis la maternelle avec l'idée qu'il ne faut pas vous laisser faire mais au contraire vous affirmer sans arrêt, que vous ne savez plus faire autrement. Quelle que soit la situation, vous serrez les dents, vous jouez des coudes, vous foncez tête la première. C'est pratique pour trouver une place dans le métro aux heures de pointe, certes. Mais conserver cette attitude au musée ou lors des promenades dominicales est un peu déplacé. Que vous soyez assis sur un banc pour observer les canards ou sur un rocher pour contempler le coucher du soleil, c'est plus fort que vous : il faut encore que vous vous affirmiez en commentant le spectacle. Vous ne savez plus vous taire, vous ne pouvez vous retenir de donner votre avis sur tout, il faut toujours qu'on vous entende, qu'on vous remarque, qu'on vous approuve, qu'on vous admire, qu'on soit constamment branché sur vous. C'est depuis longtemps pénible pour votre entourage, ça commence à le devenir pour vous. Il est grand temps de changer. 

Pour cela, exercez-vous à la gratitude. Dites merci à toute occasion. On ne vous demande rien d'autre. Dire merci c'est se montrer reconnaissant pour le don que la vie nous fait à tout moment, ne serait-ce qu'en se déployant gratuitement alors qu'il était possible de s'en tenir au néant. Un nouveau jour se lève ? Merci. L'eau de la douche est à bonne température ? Merci. Une rame de métro apparaît ? Merci. Une place assise ? Merci. L'orage ne vous tombe pas dessus ? Merci. Votre appartement ne s'est pas écroulé ? Merci. Merci pour tout. Tout est à sa place, tout est le bienvenu. Vous accueillez dorénavant chaque chose comme un cadeau, sans commentaire, sans chercher à tirer parti de ce qui se présente. Vous n'intervenez plus, vous ne vous affirmez plus, vous ne vous appropriez plus. Fini. Désormais vous vous contentez d'être présent à ce qui se présente. Vous êtes pleinement conscient de tout avec gratitude. Les sages disent que prier n'est rien d'autre qu'être présent à ce qui est, à tout ce qui s'offre à nous d'instant en instant : une flaque d'eau, un regard, un verre de vin, un perroquet flamboyant, un pigeon mal en point, un soupir d'aise, un accès de colère. Merci. Merci. Merci.

S'exercer à la gratitude, c'est développer une attitude de reconnaissance. Mais avant cela c'est simplement éveiller la pleine conscience de tout. C'est toucher ce qui est, l’accueillir, le recueillir avec la douceur d'une mère aimante. Accueillir tout ce qui est, sans hiérarchie, en cessant de trier en fonction de nos préférences personnelles. C’est une merveilleuse façon d'entrer dans un rapport magique au réel. Tout se met à faire signe amicalement, on sort de l’indifférence. Le monde surgissant rien que pour vos beaux yeux apparaît très vivant. Et cette magique présence des choses coïncide avec un effacement de toute forme d'arrogance en vous. Plus on s’éclipse et plus le monde se révèle. Tous les mystiques l'ont dit, et je le répète en tambourinant après eux : la grande sagesse est amour de ce qui est.

(FM, Exercices de poésie pratique, chapitre 25, verset 2)

mercredi 3 mai 2017

jeudi 27 avril 2017

mardi 25 avril 2017

Jeudi 18 mai à la Maison de la Poésie - Paris



« Votre existence manque cruellement de poésie. Ce n’est plus tenable, il est urgent de vous ressaisir. Pour cela, suivez le guide. » Avec ses délicieux Exercices de poésie pratique, François Matton déconcerte en proposant au lecteur de se prêter à de véritables expériences, minimes mais bouleversantes : par exemple retourner le sens ordinaire de la perception, se désidentifier de son corps, disparaître un instant, ronronner d’aise sans plus penser à rien, revenir à notre béatitude première, prendre un bain de présence et devenir l’océan. Avec la même distance amusée que dans ses précédents livres dessinés, il nous invite à « devenir le maître du monde, sa source enchantée, le poète des poètes ». 
Le comédien Pierre Baux se fera pour l’occasion professeur-gourou et lira plusieurs de ces exercices de poésie pratique, que François Matton commentera en les reliant à sa pratique si singulière de l’observation et du dessin. 
À lire – François Matton, Exercices de poésie pratique, P.O.L, 2017.
À voir – Des aquarelles de François Matton réalisées durant une résidence à Québec seront exposées jusqu'à la fin de la saison à la Maison de la Poésie.

lundi 24 avril 2017

Je boiiiis, sys-té-ma-ti-que-meeeent...

voilà
comme ça
c'est bien


mercredi 19 avril 2017

Affronter la frustration

« Tant que vous resterez dans la peau du vieil homme, n'espérez pas connaître autre chose que les montagnes russes de l'âme slave »... A la manière d'un guide de méditation, François Matton propose un guide de poésie pratique bourré d'autodérision. Et illustré avec talent. On s'amuse beaucoup à voir l'écriture traitée comme une discipline spirituelle, une manière de réorchestrer ses chakras ou d'affronter la frustration de l'homme moderne. 

En trente chapitres, la poésie trouve enfin ce rôle pratique auquel Rimbaud rêvait : ronronnez d'aise sans plus penser à rien, peuplez votre solitude, flottez pour l'éternité au cœur de la poésie : « Votre œil n'a plus rien à envier à celui de l'aigle royal, votre odorat vaut celui des chiens truffiers, votre ouïe peut s'aligner sur celle de la chouette effraie, votre toucher est aussi fin que celui des grands primates. Bref, vous voilà enfin équipé pour une vie de poète digne de ce nom. » 

Daniel Morvan, Ouest France, 21 mars 2017

Exercices de poésie pratique,
François Matton,
P.O.L,128 pages,12 €.

jeudi 13 avril 2017

Dans l'oubli des mots

(Dessins pour un livre de Daniel Giraud à paraître chez Almora sur le taoïsme et l'anarchie.)




mardi 11 avril 2017

mercredi 5 avril 2017

ÉTENDEZ VOTRE IDENTITÉ À L'UNIVERS



ÉTENDEZ VOTRE IDENTITÉ À L'UNIVERS

       Vous n'en pouvez plus d'être vous ? Vous en avez plus qu'assez d'être limité, de n'être que ça ? Vous voulez passer la vitesse supérieure ? Très bien, nous avons la solution.
       Commencez par fermer les yeux. Calmez-vous, prenez votre temps. Au bout d'un moment, une fois le calme établi, essayez de saisir ce que vous êtes, là, en cet instant. Pas facile, n’est-ce pas ? Et pour cause : voyez que lorsque vous êtes calme, vous n'êtes personne en particulier. Êtes-vous un homme ? Une femme ? Vous sentez-vous être une mère, une infirmière, une avocate, un joueur de baseball, un Marocain, un Vietnamien, un homme quelconque ? Avez-vous un sexe ? Vraiment ? Une histoire ?
Voyez que toutes ces informations flottent et se bousculent au sein de la totalité que vous êtes. Aucune d'elles n'est vous, vous n'êtes réductible à aucune d'elles. En réalité vous êtes infiniment malléable. Jouez de cette plasticité.
       Soyez un instant un animal, un chat, un singe facétieux, un koala, un porc affamé, un vieil éléphant fatigué, une girafe élancée, un bison, une araignée. Mettez-vous dans la peau de chaque animal, de chaque insecte. Observez tout le plaisir qu'il y a à se laisser glisser d'un corps à l'autre, tantôt couvert de poils, tantôt de plumes ou d'écailles, parfois minuscule et parfois très grand. Voyez que rien ne vous oblige à n'être qu'un. Essayez alors d'être plusieurs, simultanément. Soyez tout à la fois un arbre et un lion, un chat et une maison, un ours et un tracteur. Votre identité s'assouplit formidablement.
       Bientôt vous vous sentez pouvoir être l'univers entier. Prenez le temps de vous sentir l'être pour de bon.
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(Exercices de poésie pratique, P.O.L 2017)

((Le soleil est revenu, ça bourgeonne de partout, la libido se réveille, profitons-en.))