mercredi 13 février 2019

Nein


De la même façon, si je choisis exceptionnellement un matin de prendre du thé plutôt que du café, j'y vois la preuve de mon libre-arbitre. Non mais quelle blague !
J'ai choisi mon non-métier ? J'ai choisi d'adopter un chat (puis deux) ? J'ai choisi d'être châtain comme Macron ? J'ai choisi de venir habiter Paris ? J'ai choisi d'être fauché ? J'ai choisi ma fortune intérieure ? J'ai choisi d'arrêter ou de reprendre la méditation ? J'ai choisi d'écrire ces lignes ? Nein. Je n'ai rien choisi du tout. Pas parce que je suis un gros légume passif, mais parce qu'il n'y a personne là qui serait l'auteur de quoi que ce soit. Pourtant des choix se font, oui, aucun doute. Mais ce n'est pas moi qui choisis.
Une bonne métaphore pour illustrer ça, c'est celle de l'enfant sur un manège qui tourne en tous sens le volant de sa petite voiture jaune, persuadé d'en être le conducteur. La force d'illusion est immense — et c'est mignon comme tout.