Je voulais être un Homme du Tao qui observe les nuages et laisse l'Histoire faire rage en dessous.
Kerouac, Les Anges vagabonds.
Portrait de Neil Cassady qui ressemble à Kerouac comme deux gouttes d'eau sur un étang couvert de nénuphars.
Je ne dessine bien qu'en petit. C'est plus organique intime modeste, plus proche de l'écriture qui sort dessous la main sans s'étirer sur les murs comme le font ces ânes du Street-Art qui n'ont pas compris que ce qui est précieux ne s’étale pas — ce qui s'étale c'est l'ego, toujours, et il n'en a jamais assez.
Des petits dessins c'est comme des têtards : des embryons riches d'une potentialité qui n'a pas besoin de se déployer en grenouille pour nous attendrir.Comme un idiot j'ai toujours essayé de trouver le moyen de faire grand (pour vendre et en foutre plein la vue, j'imagine). Comme tous mes essais gestuels se sont vite révélés bidons (de la gonflette), j'ai essayé autrement : en reprise fidèle à grande échelle par le biais de la projection. Ça produit des effets très étranges (genre Alice aux pays des merveilles mattonesques) et je n'ai pas l'impression de me trahir puisque le dessin est exactement le même, au poil de cul près, sauf que c'est plus grand. Pour le reste, I don't care.