(ni ceci ni cela)

vendredi 27 avril 2018

Belle-Ile en moi




Je ne me sens pas du tout rétréci. Au contraire, je n'ai pas de limites. Je suis l'espace et tout ce qui apparaît, sans distance. Surtout, je n'ai plus l'impression de localisation (ce sentiment d'être quelqu'un quelque part). L'arrière-plan vide et silencieux est une notion provisoire. Ça permet de défaire une fixation. Mais après ce partage des eaux, il y a l'expérience réelle, oui, qui n'est pas scindée en arrière-plan et en avant-plan, en vide et en formes, en Soi et en manifestation, en nirvana et samsara. Tout ça c'était des concepts qu'on a utilisés pour défaire une représentation illusoire. Maintenant l'école est finie, c'est bon, on peut passer au monde réel. Et là tout est un, tout est là, tout est parfait. Il y a parfois la marionnette François qui surgit (hello !), mais de plus en plus souvent c'est le monde, rien que le monde-espace-vide-énergie, sans marionnette au centre. Ça dépend des circonstances. Parfois c'est chargé, parfois c'est dégagé. Tout est parfait. 

jeudi 26 avril 2018

Allons, sans tête



(immobile en pleine vitesse)






vendredi 13 avril 2018

mercredi 11 avril 2018

lundi 9 avril 2018

samedi 7 avril 2018

Au travail !

Ce n'est pas le tout de jouer à l'idiot, mais je vois bien que ce n'est pas le plus rigolo de dire que je n'ai plus de projet et que je n'en veux plus. Anne, ça commence à la soûler. (Je n'ai pas réussi à la convaincre que c'était une libération de la névrose, la libération de l'injonction capitaliste intégrée à tous les étages : produire toujours plus.)
Elle veut que je m'y remette. Que je dessine sérieusement. Que je prépare un nouveau livre. Un nouveau livre, ah oui, voilà ce qui serait réjouissant ! 
Je pense que c'est parce qu'elle est encore soucieuse du qu'en-dira-t-on. Elle a un peu honte de moi quand elle me regarde avec les yeux des autres. D'autant qu'elle trouve que je présente toujours ma situation comme une catastrophe. (J'avoue, j'aime bien faire l'opposé de ce que conseillent les coachs d'entreprise). Bref, elle veut que je sois adulte. Que je joue les règles rassurantes. 
Ok, bitch, je vais la jouer ta putain de comédie ! ah ah ! 
Quoi ? Ce n'est pas ça ? Il ne faut plus que je joue justement. Il faut que j'y crois, que je le fasse pour de bon, pour de vrai, au premier degré de la réalisation pacifiée, et avec plaisir tant qu'à faire, oui, avec une joie com-mu-ni-ca-tive. 
Entendu. Je vois très bien, inutile de m'en dire plus, je ne suis pas idiot. La petite mécanique de la vie, quoi. Et d'abord donner l'impression de me tourner vers le "monde extérieur". C'est ça ? Pas de problème, je vois très bien. Retourner à l'observation du monde extérieur (je retire même les guillemets). Je peux le faire. Si ça te rassure ma chérie, je peux le faire. Et je vais le faire. Maintenant. Si si. 
Tiens, voilà, c'est bon, regarde :






jeudi 5 avril 2018

Chantons les voyelles

Et tout d'abord le oh qui glisse en ah pour former ouah.


dimanche 1 avril 2018

samedi 31 mars 2018

L'amitié des cailloux


Avoir de nombreux amis, tout le monde vous le dit, contribue à l'épanouissement et au bonheur. Je n'en doute pas, mais... à quel prix ?  
Etant donné que vos amis vivent comme vous avec la désagréable impression d'un vide au centre de leur existence, ils attendent de vous, leur ami, que vous le combliez magiquement. Bien sûr c'est rêver. Rien ne comble durablement le manque existentiel, c'est entendu. Malgré tout votre amicale fréquentation peut-elle distraire un peu de ce manque. Ce n'est pas la panacée mais c'est tout de même mieux que rien. Alors on compte sur vous, samedi soir.  
Voilà le prix à payer : du temps, énormément de temps — ce temps infini qu'il faut pour tenter de combler un puits sans fond. 
Ce que tout le monde ne vous dit pas, en revanche, c'est qu'avoir de nombreux amis parmi les cailloux contribue tout aussi bien à l'épanouissement et au bonheur. L'immense avantage de cette amitié est qu'elle est beaucoup plus légère que celle de vos congénères. Un caillou ne fixe pas de rendez-vous. Il est toujours là, merveilleusement disponible. Il n'attend pas de vous que vous compensiez par votre présence un manque existentiel qu'il n'a jamais éprouvé. Il n'attend pas que vous le distrayez, le rassuriez, l'encouragiez, le félicitiez, non. Le caillou n'attend rien de vous, de même que vous n'attendez rien de lui.  
Pourtant, miracle, sa présence amicale comble aussitôt en vous toute impression de manque, de béance, de séparation. Avec lui vous voilà délivré pour de bon. (Merci, caillou !)




vendredi 30 mars 2018

mercredi 28 mars 2018

mardi 27 mars 2018

Entre eux



 (Soit, à l'arrache : Fanny et Julia, les filles de mon frère Xavier, 
et Richard Ford, que je suis en train de lire, pourquoi pas, 
et qui pourrait être leur grand-père, après tout.)

dimanche 25 mars 2018

jeudi 22 mars 2018

lundi 19 mars 2018

samedi 17 mars 2018

vendredi 16 mars 2018

mardi 13 mars 2018

dimanche 11 mars 2018

samedi 10 mars 2018

mercredi 7 mars 2018

dimanche 4 mars 2018

vendredi 2 mars 2018

lundi 26 février 2018

vendredi 23 février 2018

Toutes les pierres

(prochainement en librairie)

lundi 19 février 2018

mercredi 14 février 2018

dimanche 11 février 2018

jeudi 8 février 2018

lundi 5 février 2018

lundi 29 janvier 2018

dimanche 28 janvier 2018

jeudi 25 janvier 2018

mercredi 17 janvier 2018

vendredi 12 janvier 2018

mercredi 10 janvier 2018

lundi 8 janvier 2018

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samedi 6 janvier 2018

. . .

A défaut de lecteurs, je travaillais presque exclusivement pour lui. C'était déraisonnable, comme lui-même l'était. Aussi je me fichais de travailler pour rien. Je travaillais pour lui, ce n'était pas rien. Il suivait chaque jour la publication de mes dessins sur mon blog. Il les commentait parfois discrètement, me disant s'impatienter quand je laissais passer plusieurs jours sans rien montrer. Je le sentais amicalement penché au-dessus de mon épaule. Il tenait à ce que je fasse un livre avec mes dessins de nus, qu'il aimait tout particulièrement (et qu'il appelait mes "dessins amoureux"), m'assurant qu'il pensait bien que cette fois ça marcherait. Ça devait sortir pour Noël prochain : un album grand format tout en couleurs. Je ne sais pas si ça va se faire, si j'en ai encore le cœur.

jeudi 4 janvier 2018

mercredi 3 janvier 2018

mardi 2 janvier 2018

jeudi 21 décembre 2017

Fantaisie


(...)
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens.

mardi 19 décembre 2017

lundi 18 décembre 2017