lundi 25 février 2019

vendredi 22 février 2019

mardi 19 février 2019

lundi 18 février 2019

jeudi 14 février 2019

Priorités



Il y a déjà pas mal d'années, j'ai passé plus de 10 jours à jeûner (15, je crois, mais je ne veux pas faire le Marseillais). 
C'était après une retraite zen de 15 jours au Temple de la Gendronnière, près de Blois. On n'y mangeait déjà pas beaucoup (un bol végétarien en guise de tout repas). A l'issue de quoi j'en ai profité pour me considérer prêt à faire un jeûne complet — parce qu'il faut y aller progressivement, sinon c'est l'horreur.
Au bout de trois jours à ne rien manger du tout, la faim disparaît complètement. On se retrouve dans un état un peu inhabituel — un peu stone, et à la fois plein d'énergie — très éveillé et lucide en tout cas. Je pouvais me balader, faire les courses, aller à la bibliothèque et tout et tout (par contre l'haleine... gare). Je passais l'essentiel de mon temps à lire avec une super concentration. Et je n'ai jamais aussi bien dormi.
Le truc pénible c'est d'une part la conjointe qui fait la gueule (ça ne l'amuse pas du tout de manger devant toi qui ne bouffe rien et la regarde comme un con en lui disant "Ne t'en fais pas pour moi ma chérie, te regarder manger de bon appétit suffit à me combler").
L'autre truc délicat c'est que le temps, n'étant plus ponctué par les repas, paraît beaucoup plus long. C'est un temps continu, sans pauses rituelles, sans diversions. Il n'y a plus la réjouissance des repas, ni leur préparation, ni la digestion, ni rien qui fasse des vagues. Ça offre un supplément de temps immense qu'on ne sait pas trop comment occuper. Si tu es mystique, j'imagine que tu te tournes vers Dieu, mais si ce n'est pas le cas tu te fais un peu chier — faut avouer.
Bon, au bout de quelques jours, tu finis par en prendre ton parti. Je veux dire que tu te fais à la chose. C'est là que tu commences à regarder ton chat comme ton seul vrai frère. Lui et toi vous êtes dans le même trip. Les autres et tout le bordel autour, ce n'est plus votre affaire. Il y a des priorités dans la vie. Ne rien faire est la première.




mercredi 13 février 2019

Nein


De la même façon, si je choisis exceptionnellement un matin de prendre du thé plutôt que du café, j'y vois la preuve de mon libre-arbitre. Non mais quelle blague !
J'ai choisi mon non-métier ? J'ai choisi d'adopter un chat (puis deux) ? J'ai choisi d'être châtain comme Macron ? J'ai choisi de venir habiter Paris ? J'ai choisi d'être fauché ? J'ai choisi ma fortune intérieure ? J'ai choisi d'arrêter ou de reprendre la méditation ? J'ai choisi d'écrire ces lignes ? Nein. Je n'ai rien choisi du tout. Pas parce que je suis un gros légume passif, mais parce qu'il n'y a personne là qui serait l'auteur de quoi que ce soit. Pourtant des choix se font, oui, aucun doute. Mais ce n'est pas moi qui choisis.
Une bonne métaphore pour illustrer ça, c'est celle de l'enfant sur un manège qui tourne en tous sens le volant de sa petite voiture jaune, persuadé d'en être le conducteur. La force d'illusion est immense — et c'est mignon comme tout.


mardi 12 février 2019

Automatique


On se dit le matin : "Je me lève, quel effort héroïque !", alors que d'évidence "je" ne lève rien du tout : la sonnerie se déclenche, l'oreille la capte, le cerveau change de régime, les sensations corporelles se réveillent, entraînant un sentiment de localisation dans l'espace-temps, les pensées associatives du rêve font place à des pensées programmées et automatiques ("je dois me lever", "j'espère que ce sera une bonne journée"), etc. Tout ça se fait tout seul. C'est une cascade de causes et d'effets. Tout est automatique. Pourtant je crois mordicus être l'auteur de mes pensées et du moindre de mes gestes.


 



dimanche 10 février 2019

vendredi 8 février 2019

L'Observatoire des passions

A l'invitation de Philippe Mangeot, je participerai vendredi prochain à la 11e séance de L'Observatoire des passions au centre Pompidou. J'y parlerai de ma pratique du dessin et de l’écriture en rapport avec le bouddhisme zen et la méditation. 
15 février 2019, à 19h00 (1h30) Petite salle - Centre Pompidou (entrée libre)

mercredi 6 février 2019

Mardi c'est croquis

Axel par bibi :







lundi 4 février 2019

Renouer, dénouer

 
Un bon psychanalyste et un bon gourou peuvent remplir les mêmes fonctions. Leur raison d'être est de créer une situation qui vous permette de renouer avec vous-même et d'habiter vos propres fantasmes, phobies, fixations, désirs, obsessions. En devenant conscient de tout cela, vous êtes en mesure de les observer de l'extérieur, de les examiner, et, sans essayer de les rejeter ou de les supprimer, vous pouvez œuvrer avec eux, en les considérant comme de pures projections de votre esprit.
Ce que j'ai tiré de la psychanalyse est essentiellement l'association libre des choses dont on n'est pas conscient. L'exercice de la méditation, je veux dire la pratique de la méditation assise, permet l'émergence à la surface d'éléments inconscients, invisibles d'ordinaire. Vous n'avez pas besoin de quitter votre coussin de méditation ; vous n'avez qu'à les voir défiler et processionner, qu'à les voir se répéter pour devenir de plus en plus transparents et donc de moins en moins obsédants. C'est assez comparable avec la méthode de Burroughs qui consiste à découper ses propres obsessions et fantasmes au niveau du langage pour pouvoir les considérer d'une façon inédite, avec distance. Pour voir l'espace autour d'eux.
Dans la psychanalyse, dans la méditation ou la méthode des cut-up de Burroughs, ce qui est investi, c'est l'espace environnant, ce qui encercle la baudruche de la pensée.
 
(Allen Ginsberg, Entretiens, 1978)



samedi 2 février 2019

On dessine


Nina (à l'ombre d'une bouteille de rouge).



Moi dessiné par Nina.