mercredi 6 juin 2018
lundi 4 juin 2018
vendredi 1 juin 2018
dimanche 27 mai 2018
jeudi 24 mai 2018
Pas de mal
Comme il n'y a pas de moi localisé ici, il n'y a rien d'extérieur là-bas, rien de séparé, rien qui ferait face, rien qui ne puisse me tomber sur la gueule comme une tuile. Donc rien de ce qui apparaît est autre ou étranger. Pas d'altérité avec laquelle devoir dealer. On pourrait dire que tout est soi-même, mais comme il n'y a pas de soi c'est une formulation inexacte. Tout est "ce qui est". C'est tout et c'est parfait. Il n'y a rien d'extérieur à ce qui est (pas de sujet, pas d'observateur, pas de penseur). "Ce qui est" est totalité. C'est un tout indivisible (ou qui ne se divise que dans l'esprit, par imagination). Dans l'expérience directe, sans le recours à la mémoire, il n'y a jamais que l'unité de ce qui est. Si est laissée de côté la prétendue connaissance de qui je suis et de ce qu'est le monde, alors ce qui est vu n'est vu par personne. C'est juste vu. Ou plutôt c'est "voir" - et aucun objet séparé n'est vu. Ce qui est vu n'est rien d'autre que l'expérience de voir. La dualité sujet-voyant/chose-vue est uniquement une fabrication imaginaire de l'esprit.
Il n'y a pas de mal à fabriquer de la dualité ! C'est très amusant de se faire des frayeurs, c'est distrayant de se raconter des histoires. On passe son temps à ça. A jouer à la dualité. Je serais le chérif et tu serais Billy The Kid. Je serais le chat et tu serais la souris. Titi et Gros Minet, César et Cléopâtre, Docteur Jekyll et Mister Hyde, Robinson et Vendredi. Et pour que la sauce prenne, il faut s'identifier au corps de façon à penser et sentir "je suis ce corps ici, tout le reste là-bas est extérieur à moi". Ça crée un immédiat petit frisson d'angoisse. Alors on est prêt pour la grande aventure du moi dans le monde.
mercredi 16 mai 2018
mercredi 9 mai 2018
mercredi 2 mai 2018
mardi 1 mai 2018
lundi 30 avril 2018
dimanche 29 avril 2018
Un doute
– Peut-on faire de l'humour ?– C'est une vraie question ? Bien sûr qu'on peut faire de l'humour !– Vous, vous le pouvez ? Vous vous sentez réellement pouvoir faire de l'humour ?– Mais bien entendu que je le peux ! Vous vous moquez de moi, c'est ça ? Cette question sur la possibilité ou non de faire de l'humour doit être votre façon de faire de l'humour... Eh bien laissez-moi vous dire que ce n'est pas très drôle.– Ne peut-on pas faire de l'humour qui ne soit pas drôle ?– Vous êtes fatigant.– Vous ne me trouvez pas drôle ?– Aucunement.– Mais vous me reconnaissez pourtant faire de l'humour.– Si vous voulez. Un humour tordu, particulièrement pénible. Un humour de crétin pas drôle du tout.– Carrément ?– Vous m'interrogiez, voilà ma réponse.– Vous êtes sévère. C'est sans appel ?– Sans appel.– Vous n'êtes pas drôle.– Vous non plus.– Vous l'avez déjà dit.– Je l'ai dit et je le répète, sans la moindre prétention à être drôle ou à faire de l'humour.– Vous êtes sinistre. Sinistre et méchant.– Vous allez me foutre la paix oui ? Pauvre type. Malade.– Vous êtes carrément agressif, là, c'est incroyable. Je n'étais pas bien sûr de pouvoir faire de l'humour, maintenant je suis fixé. Adieu. Crruiiiik !
vendredi 27 avril 2018
Belle-Ile en moi
Je ne me sens pas du tout rétréci. Au contraire, je n'ai pas de limites. Je suis l'espace et tout ce qui apparaît, sans distance. Surtout, je n'ai plus l'impression de localisation (ce sentiment d'être quelqu'un quelque part). L'arrière-plan vide et silencieux est une notion provisoire. Ça permet de défaire une fixation. Mais après ce partage des eaux, il y a l'expérience réelle, oui, qui n'est pas scindée en arrière-plan et en avant-plan, en vide et en formes, en Soi et en manifestation, en nirvana et samsara. Tout ça c'était des concepts qu'on a utilisés pour défaire une représentation illusoire. Maintenant l'école est finie, c'est bon, on peut passer au monde réel. Et là tout est un, tout est là, tout est parfait. Il y a parfois la marionnette François qui surgit (hello !), mais de plus en plus souvent c'est le monde, rien que le monde-espace-vide-énergie, sans marionnette au centre. Ça dépend des circonstances. Parfois c'est chargé, parfois c'est dégagé. Tout est parfait.
jeudi 26 avril 2018
vendredi 13 avril 2018
mercredi 11 avril 2018
lundi 9 avril 2018
samedi 7 avril 2018
Au travail !
Ce n'est pas le tout de jouer à l'idiot, mais je vois bien que ce n'est pas le plus rigolo de dire que je n'ai plus de projet et que je n'en veux plus. Anne, ça commence à la soûler. (Je n'ai pas réussi à la convaincre que c'était une libération de la névrose, la libération de l'injonction capitaliste intégrée à tous les étages : produire toujours plus.)
Elle veut que je m'y remette. Que je dessine sérieusement. Que je prépare un nouveau livre. Un nouveau livre, ah oui, voilà ce qui serait réjouissant !
Je pense que c'est parce qu'elle est encore soucieuse du qu'en-dira-t-on. Elle a un peu honte de moi quand elle me regarde avec les yeux des autres. D'autant qu'elle trouve que je présente toujours ma situation comme une catastrophe. (J'avoue, j'aime bien faire l'opposé de ce que conseillent les coachs d'entreprise). Bref, elle veut que je sois adulte. Que je joue les règles rassurantes.
Ok, bitch, je vais la jouer ta putain de comédie ! ah ah !
Quoi ? Ce n'est pas ça ? Il ne faut plus que je joue justement. Il faut que j'y crois, que je le fasse pour de bon, pour de vrai, au premier degré de la réalisation pacifiée, et avec plaisir tant qu'à faire, oui, avec une joie com-mu-ni-ca-tive.
Entendu. Je vois très bien, inutile de m'en dire plus, je ne suis pas idiot. La petite mécanique de la vie, quoi. Et d'abord donner l'impression de me tourner vers le "monde extérieur". C'est ça ? Pas de problème, je vois très bien. Retourner à l'observation du monde extérieur (je retire même les guillemets). Je peux le faire. Si ça te rassure ma chérie, je peux le faire. Et je vais le faire. Maintenant. Si si.
Tiens, voilà, c'est bon, regarde :
dimanche 1 avril 2018
samedi 31 mars 2018
L'amitié des cailloux
Avoir de nombreux amis, tout le monde vous le dit, contribue à l'épanouissement et au bonheur. Je n'en doute pas, mais... à quel prix ?
Etant donné que vos amis vivent comme vous avec la désagréable impression d'un vide au centre de leur existence, ils attendent de vous, leur ami, que vous le combliez magiquement. Bien sûr c'est rêver. Rien ne comble durablement le manque existentiel, c'est entendu. Malgré tout votre amicale fréquentation peut-elle distraire un peu de ce manque. Ce n'est pas la panacée mais c'est tout de même mieux que rien. Alors on compte sur vous, samedi soir.
Voilà le prix à payer : du temps, énormément de temps — ce temps infini qu'il faut pour tenter de combler un puits sans fond.
Ce que tout le monde ne vous dit pas, en revanche, c'est qu'avoir de nombreux amis parmi les cailloux contribue tout aussi bien à l'épanouissement et au bonheur. L'immense avantage de cette amitié est qu'elle est beaucoup plus légère que celle de vos congénères. Un caillou ne fixe pas de rendez-vous. Il est toujours là, merveilleusement disponible. Il n'attend pas de vous que vous compensiez par votre présence un manque existentiel qu'il n'a jamais éprouvé. Il n'attend pas que vous le distrayez, le rassuriez, l'encouragiez, le félicitiez, non. Le caillou n'attend rien de vous, de même que vous n'attendez rien de lui.
Pourtant, miracle, sa présence amicale comble aussitôt en vous toute impression de manque, de béance, de séparation. Avec lui vous voilà délivré pour de bon. (Merci, caillou !)
vendredi 30 mars 2018
mercredi 28 mars 2018
mardi 27 mars 2018
dimanche 25 mars 2018
jeudi 22 mars 2018
lundi 19 mars 2018
samedi 17 mars 2018
vendredi 16 mars 2018
mardi 13 mars 2018
dimanche 11 mars 2018
samedi 10 mars 2018
mercredi 7 mars 2018
dimanche 4 mars 2018
vendredi 2 mars 2018
lundi 26 février 2018
vendredi 23 février 2018
lundi 19 février 2018
mercredi 14 février 2018
Inscription à :
Articles (Atom)