(ni ceci ni cela)

samedi 12 novembre 2022

Pikachu

 Billet de Thierry Groensteen sur La Femme sans bouchehttps://www.editionsdelan2.com/groensteen/spip.php?article89




lundi 7 novembre 2022

Rencontre

Jeudi 17 novembre à 19 heures, je serai avec Lise Charles à la librairie Les Traversées à l'occasion de la parution de La Femme sans bouche, P.O.L
Au plaisir de vous y retrouver !

Les Traversées
2, rue Edouard Quenu
75005 Paris




samedi 5 novembre 2022

jeudi 3 novembre 2022

Nous saurons tout sans rien savoir

 Il y a un livre formidable qui vient de paraître. Un livre de François Matton et de Lise Charles, *La femme sans bouche*, très étrange par le titre, mais aussi très étrange parce que Lise Charles, qui est romancière, est allée construire une histoire à partir des milliers de dessins que François a réalisés depuis des années. Pourtant, l'autobiographie indirecte, le dessinateur connaît. Il a déjà publié des livres drôles et intenses, presque tous chez P.O.L (oui, un dessinateur écrivain chez P.O.L, c'est possible) et je regardais-lisais avec beaucoup d'intérêt un petit livre de lui paru en 2017, *Exercices de poésie pratique*, que j'aime parce qu'il dit en mots précis ce qu'est l'évolution d'un regard vers la considération exacte de ce qui est. Mais ce dessinateur, qui publie beaucoup sur son blog, qui a parfois fédéré certains éléments de sa vie et de sa pensée du dessin dans des ouvrages conçus par lui, cette fois, a laissé faire Lise Charles. Et le résultat est fou, comme semble l'indiquer ce titre qu'on dirait de Max Ernst (*La Femme cent têtes*, 1929) parce qu'avec délicatesse, et une indiscrétion affectueuse, la romancière a tissé ensemble des éléments graphiques qui avaient leur intensité propre, leur propre roman, pour en faire un roman familial où l'on plonge à pleines mains. Il y a ce que la femme ne peut pas dire, il y a des doubles, des frères, une soeur, un oncle, une mère, un père (peut-être mais il faut bien chercher, "Rien à dire sur les parents") des figures, des spectres, des disparus, des deuils, des mensonges, des renaissances, de la vie pure et page après page une définition par éclat de ce qu'est une mémoire et des attaches fines qui la constituent, la font dériver, s'interrompre, reprendre. Le (faux) programme des premières pages annonce la couleur : "Ce sera un journal dessiné parce que 1. Je dessine vraiment très bien, tout le monde le dit. 2. Je n'ai RIEN à raconter, alors autant dessiner ce que j'ai sous les yeux". Cette déclaration, en déni du récit, qui correspond davantage au processus à l'oeuvre sur son blog, contient tout de même des indices importants. D'abord celui d'une virtuosité naturelle, dont François Matton ne fait pas grand cas. Il dessine comme il respire, il dessine ce qu'il respire, il dessine ce qu'il voit et la force des dessins les plus désinvoltes en apparence laisse parfois pantois d'émotion (ils contiennent des récits, les bougres). On peut s'attarder-rêver, en plus du processus analytique global, sur chacun, vibrer au contact d'un sourire, d'un geste simple, d'une posture, d'un corps qui désire et même à l'approche de l'écriture manuscrite du dessinateur, concurrencé (à contre-coeur, peut-être) par des encarts typographiés qui rétablissent une lisibilité plus conforme (sentez mon agacement) et encadrent un dessin pulsionnel d'une intensité rare. Parce que c'est aussi comment je me suis dessiné ou ma vie sexuelle, par la bande, si je puis dire, et l'exhibition qu'on dirait anarchique de tout un imaginaire réaliste (c'est un des paradoxes du voir chez François Matton) qui entoure les étapes de la vie, les jouets, les objets, les souvenirs, les lieux, les ondes, dans un jazz d'images qui se placerait entre *Deux ou trois choses que je sais d'elle* de Godard et *La Jalousie* de Robbe-Grillet. Il s'agit bien de la perception et cette autobiographie phénoménologique décadre sans ménagement nos repères. Les recherches d'appuis sont vaines: autour des dessins bruyants de musique, sonne le blanc des silences. Il y a des secousses émotionnelles à chaque paroi du labyrinthe, mais elles sont rapidement parasitées par le mélange des époques, des temporalités, des mensonges. Nous saurons tout sans rien savoir. Disons qu'il faut se laisser porter. Et si on accepte les remous et les accélérations comme les beaux moments de stase, alors c'est un magnifique moment de lecture, le roman d'une âme qui n'a pas pas abdiqué sa fascination pour la méditation du présent au profit d'un récit. Tout est maintenu : le voir, l'instant, l'amour, la mémoire, la force des lavis et des encres (Matton est un remarquable aquarelliste) et cette femme sans bouche qui serait la pudeur, la mère impossible ou le secret lui-même s'étoile en corne d'abondance. Cela a dû être un choc pour les deux auteurs, que cela tienne, que cela cogne, que cela bruisse de mille signes, que cent bouches parlent et nous embarquent. Je serais vous, je n'hésiterais pas. Mais faites attention, ce livre est malin comme un singe, les pièges sont à chaque page, et l'esprit plane à la surface des couleurs. A l'image de cette femme sur la couverture dont le bras cache le bas du visage et qui semble invoquer la si belle phrase de Proust ("Un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l'ordre des années et des mondes") cet ouvrage-monstre tissé à quatre mains fera de vous un être-temps basculé, un regard flottant, l'hésitation d'une idée hydratée par la vue.

Luc Vigier

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La Femme sans bouche
Lise Charles / François Matton
P.O.L, 2022. 304 pages.




jeudi 27 octobre 2022

Rencontres à venir

Deux rencontres à venir autour de La Femme sans bouche :
- le 17 novembre, à 19h à la librairie Les Traversées - qui se trouve en bas de la rue Mouffetard, 2 rue Edouard Quenu 75005 Paris
- le 21 novembre, à 19h30 à la Maison de la poésie, 157 Rue Saint-Martin, 75003 Paris




 

samedi 22 octobre 2022

Quel chic

 Ah, quel chic d'avoir des ami.es qui vous envoient des photos de votre ouvrage tout juste paru ! La Femme sans bouche, de Lise Charles et François Matton, 320 pages, éd P.O.L





jeudi 20 octobre 2022

Mental de leader

La Femme sans bouche, (page ? sur 300), de Lise Charles et François Matton (vient de paraître aux Editions POL).







lundi 10 octobre 2022

Sitôt imprimée, sitôt adoptée.

 (La Femme sans bouche, en librairie jeudi.)




samedi 8 octobre 2022

Heureuse époque

J'étais jeune quand j'ai fait ce dessin. Je sortais tout juste de l'adolescence. Ma libido était encore brouillonne et se projetait spontanément sur tout ce qui me tombait sous les yeux. Je pouvais être aussi intensément troublé à la vue d'une marmite rouge qu'en apercevant un poster de pin-up dans la cabine d'un camionneur. Heureuse époque.



dimanche 2 octobre 2022

Première

Grâce à Facebook qui me ressort ce dessin vieux de 7 ans, je peux dater ma première collaboration avec Lise Charles.

Au début de l'année 2015, je m'apprêtais à partir à Québec pour une petite résidence. Pour préparer ce voyage, je m'étais amusé, quelques mois avant mon départ, à (me) faire croire que j'y étais déjà, et déjà à dessiner tout ce que je découvrais. C'est dans cet esprit que j'ai fait cette aquarelle représentant le dessous de la ville depuis le Saint-Laurent, à laquelle j'ai ajouté une légende empruntée à Comme Ulysse, le livre de Lise Charles que je venais de lire et que j'avais adoré. D'évidence ça collait à merveille : le texte paraissait écrit dans le même élan que celui du dessin, on y croyait, on y était. C'était évidemment trop beau pour qu'il ne soit pas dommage d'en rester là. La Femme sans bouche, qui sort le 13 octobre, devrait le confirmer.





dimanche 25 septembre 2022

Calage

Calage de La Femme sans bouche à l'imprimerie Corlet (Normandie).









 

samedi 10 septembre 2022

La Femme sans bouche

 Je reviens d'une énième correction d'épreuves chez Gallimard. Je commence à être gêné de tout le soin qu'ils accordent à ce livre réalisé avec Lise Charles — même s'il est évident qu'il va être une merveille : 300 pages tout en couleurs, des centaines de dessins et aquarelles, grâce à Lise Charles une vraie histoire ("enfin !" s'est écrié mon père), une écriture et des dialogues au scalpel.

Parution chez P.O.L le 13 octobre.



mercredi 29 juin 2022

lundi 27 juin 2022

mercredi 22 juin 2022

lundi 20 juin 2022

vendredi 17 juin 2022

mercredi 15 juin 2022

mardi 14 juin 2022

vendredi 3 juin 2022

mercredi 1 juin 2022

lundi 30 mai 2022

samedi 28 mai 2022

vendredi 27 mai 2022

Ce qu'elle est


La confondante réalité des choses Est ma découverte de tous les jours.
Chaque chose est ce qu'elle est
Et il est difficile d'expliquer à quiconque à quel point cela me réjouit,
A quel point cela me suffit.
(Pessoa, cité par Santiago H. Amigorena dans Le Premier exil)



jeudi 19 mai 2022

Dansons, dansons

pendant qu'il en est encore temps



mardi 10 mai 2022

dimanche 8 mai 2022

mardi 3 mai 2022

mercredi 27 avril 2022

jeudi 21 avril 2022

vendredi 15 avril 2022

L'éternité du jardinier

 (au-dessus de mes épaules et à mes pieds)



lundi 11 avril 2022

dimanche 10 avril 2022

mercredi 6 avril 2022

Merde

 



mardi 5 avril 2022

Quand


 

mercredi 30 mars 2022

***

 

jeudi 24 mars 2022

Anne ? Anne ?

Attention, tu vas tomber.








mercredi 23 mars 2022