(ni ceci ni cela)

mardi 7 novembre 2017

Poniatowski



C'est une vue du boulevard Poniatowski qui passe juste derrière. J'ai glissé un fantôme stylisé pour qu'on puisse se croire au Japon.



dimanche 5 novembre 2017

tic tac






Si vous avez 5 minutes, je vous invite à une petite expérience. Prêtez attention aux sons qui parviennent à vos oreilles en cet instant.         (faites-le vraiment)
L'impression première est que les sons sont plus ou moins lointains, extérieurs, à distance de vous les écoutant. Très bien. Continuez à écouter. Rien qu'écouter (sans cogiter). Pure écoute. Encore un peu et vous pouvez observer que l'impression de distance entre vous et les sons se réduit progressivement. Bientôt il vous sera impossible de distinguer le moindre espace, la moindre séparation entre les sons et l'écoute.  
Voilà ce que révèle l'expérience directe : l'absence de séparation entre la perception et le perçu, l'absence de séparation entre vous écoutant et le monde écouté. Dans l'expérience directe, sans penser, il n'y a pas de distance, pas de séparation, tout apparaît ici. Il n'y a qu'écoute. Pas même une personne écoutant quelque chose d'extérieur. Glop.




"Bien optimiste" parce que ne viendra probablement jamais. Je suis très pessimiste sur le devenir collectif de quoi que ce soit de bon. Par contre, la révolution à l'échelle individuelle, ça oui — d'expérience je sais qu'elle est possible, actualisable.
On se jette sur tout, on instrumentalisme tout, on veut tirer profit de tout immédiatement. La révolution qu'indique Cézanne est d'aller contre cette fichue habitude, et de maintenir (quelques instants au moins) l'observation avant de passer à table. Cela rejoint ce que j'appelle dans mon livre "la pratique de l'arrêt" (exercice poétique numéro 1 - le sésame (Cézanne !) de l'accès au jardin poétique).

mercredi 1 novembre 2017

J'ai retrouvé un vieux carnet.


          









Dans ce carnet, il y a peu de filles nues — c'était ma période macrobiotique 
(riz complet, algues, miso et tofu maso). Celle-ci est une exception :



(à suivre)

lundi 30 octobre 2017




dimanche 29 octobre 2017

Dimanche


* * *
Je me souviens d'un dessin de Sempé, ou plutôt d'une succession de dessins où l'on voyait un jeune couple emménager dans un appartement dont la vue donnait sur un autre appartement, de l'autre côté de la rue. On voyait d'abord le couple vivre en bohème parmi les cartons non encore déballés ; puis la jeune femme tombe enceinte ; puis le bébé court dans l'appartement ; puis le couple s'embourgeoise ; puis l'enfant parti laisse le couple taciturne à lui-même ; puis ils vieillissent ; la femme a pris l'habitude de lire près de la fenêtre dont la vue donne sur l'appartement d'en face ; c'est une vieillarde à présent ; désœuvrée elle regarde par la fenêtre et voit dans l'appartement un jeune couple emménager, un couple identique à celui qu'elle formait il y a bien longtemps avec celui qui est devenu son vieux mari bedonnant.
Je n'en suis pas tout à fait là, mais je ne peux m'empêcher de repenser à ce dessin poignant en observant un nouveau jeune couple (le troisième !) emménager avec entrain dans l'appartement en face de nos fenêtres.


vendredi 27 octobre 2017

mercredi 25 octobre 2017

FLUXUS

Extrait de "De pièces en pièces", un livre tout en couleurs de François Matton himself, publié aux Editions POL en 2007. (L'image étant en hd, tu peux t'en faire un poster et l'accrocher au-dessus de ton lit - ça peut t'aider pour tes exams, tête de nœud.)


mardi 24 octobre 2017

Décrocher


De même que la drogue est ce qui rend la vie plus intéressante que la drogue, l'art (selon Robert Filliou) est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art. A condition toutefois de réussir à décrocher un jour... 
(Filliou est parvenu à décrocher de la pratique de l'art — en se tournant à la fin de sa vie vers le bouddhisme et le non agir. Rien que pour cela, je le salue fraternellement.)


lundi 23 octobre 2017

dimanche 22 octobre 2017

jeudi 19 octobre 2017

Satori





Voyez-vous l'objet en relief qui se trouve au centre de cette image ? Oui ? Non ? (C'est aussi énorme que le nez au milieu de la figure.) Je ne vois pas meilleure façon d'évoquer l'émergence subite de la présence (ce qu'on peut appeler le satori) : un soudain changement de focale qui provoque un basculement de perspective.

Tout d'abord on ne voit rien — tout est embrouillé, la conscience est confuse, bruyante, dispersée. Puis on nous informe qu'il se tient là quelque chose à découvrir — c'est l'invitation à trouver par soi-même. On cherche — on fait un effort pour trouver, on se fatigue, on s'exaspère. Et puis d'un coup, l'image en 3D apparaît. C'est magique. Elle était là mais on ne la voyait pas. Maintenant qu'on l'a vue, il semble qu'on ne puisse pas ne plus la voir. Pourtant, en un instant, hop, elle disparaît à nouveau. Mince alors. On sait maintenant qu'elle est là, qu'il suffit d'un rien pour la retrouver, mais on ne sait plus comment s'y prendre. 
L'image plate et confuse du départ, c'est la vision ordinaire du réel  (ou plutôt de la réalité) : indifférence — on bâille, on somnole, on s'emmerde un peu dans la grisaille. L'invitation, c'est quand on croise un type informé. L'effort pour trouver, c'est la laborieuse et très frustrante recherche spirituelle. La vison soudaine, c'est l'éveil, le satori. La perte de la vison, c'est la nuit noire de l'âme. Les retrouvailles avec la vision, c'est les retrouvailles avec soi-même (le retour à la maison après des siècles d'errance). 
Oui, décidément cette métaphore est excellente.

* * *





mardi 17 octobre 2017

lundi 16 octobre 2017

dimanche 15 octobre 2017

mercredi 11 octobre 2017

Une prière


S'il fallait une prière : "Emmène-moi de l'irréel au réel."
(emmène-moi de l'agitation à la présence)


mardi 10 octobre 2017

Dis-moi...





« Pensé hier : l'abondance d'écrits est une calamité. Pour s'en débarrasser, il faudrait ériger en coutume qu'il soit infamant de publier de son vivant — seulement après la mort. Combien de déchets se déposeraient et quelle eau pure coulerait ! »

Tolstoï (1889)
* * *
Tant qu'on n'est pas fatigué du cinéma intérieur, tant qu'on y prend encore du plaisir, tant qu'il continue à nous exciter IL NE S’ARRÊTERA PAS. Il a besoin de notre complicité pour se poursuivre. Retirez cette complicité, pof, il s'arrête aussitôt. (Que reste-t-il alors ?)






lundi 9 octobre 2017

Cristal vibrant

Je suis athée (je ne crois en rien, pas même en l'ego), pourtant la spiritualité occupe une grande place dans ma vie. J'ai besoin de me nourrir en profondeur. J'aime ce qu'on appelle "la présence". J'aime faire des bons bains de présence. J'aime écouter le silence. J'aime sentir la vie non personnelle. J'aime l'attention portée aux choses, aux objets, aux phénomènes subtils comme le frémissement du vent, les jeux de la lumière, les couleurs, les sons, l'expérience sensorielle, les états modifiés de conscience, la transe, la joie sans objet, le calme olympien, l'absence de toute occupation, l'absence à moi-même, etc.
Il ne faut pas laisser la spiritualité aux religions. Associer spiritualité et religion (abandonner la spiritualité aux religieux), cela fait notamment le lit des extrémistes — qui se disent que si on ne croit pas en dieu alors on n'est rien que de la viande avec un cerveau qui ne pense qu'à gagner du fric pour se divertir.
Faut-il rappeler que la spiritualité est également la grande affaire de l'art non religieux ? Voyez Chardin, Monet, Cézanne, Rothko, Beuys,... Les notions de présence, d'ouverture, de souffle, d'inspiration et même d'aura (cf Walter Benjamin) ne sont pas la propriété exclusive des religions.
Un verre en cristal qui chante quand on le fait vibrer délicatement, ce n'est pas un phénomène religieux ou ésotérique ! Je chante assez faux mais j'aime vibrer.
(Cela dit j'ai le plus grand respect pour toutes les traditions religieuses.)

samedi 7 octobre 2017

jeudi 5 octobre 2017

mercredi 4 octobre 2017