Voici des années que j'aime le regard de François Matton et que je ne sais comment le lui dire parce qu'il est impossible d'épuiser précisément ce sentiment de vivre qui le constitue. Rien ne me fait davantage basculer dans le rêve que cet œil à deux faces, l'une dirigée vers le monde, l'autre vers l'espace intérieur.Par magie de plume d'encre, crayons divers, pinceaux ou tracés numériques, surgissent sur fond immaculé des corps magnifiques, dessinés comme s'ils étaient d'évidence, des bouches à se damner, des forêts où se perdre, des objets éparpillés du quotidien, des monuments isolés dans le ciel aux rayonnements de cinéma, des maisons de quartier, des lapins aperçus en promenade, des jouets et des visages. Le gaufrier des cases, quand il est maintenu, devient une pure séquence d'instants volés, un cabinet de curiosités, un dispositif volontiers expérimental, qui scande les fragments d'une autobiographie suggérée. Il construit déjà, quand je le découvre vers 2009, un monde suspendu dans chaque moment dessiné, un arc fixé dans l'espace entre la rétine-témoin et les objets pris dans son spectre à géométrie variable. Regarde, regarde, regarde les phénomènes. (...)Luc Vigier, La Nouvelle Quinzaine littéraire.
mardi 21 juin 2016
Regarde, regarde, regarde les phénomènes.
lundi 20 juin 2016
jeudi 16 juin 2016
mardi 14 juin 2016
dimanche 12 juin 2016
Une ouverture
(Ce qui s'est passé /4)
Tout ça est terminé maintenant. Je ne juge plus. Enfin, presque plus. Une ouverture s'est faite en moi. Étonnée et prudente au départ, et puis bientôt enjouée, et même reconnaissante. Ça fait drôle. En perdant le réflexe critique, je me suis ouvert à ce qui m'horripilait plus que tout par le passé : l'amour. Oui madame. J'ai encore un peu de mal, j'avoue ne pas m'abandonner facilement, mais le cœur y est, oui, incontestablement, j'en suis le premier étonné. Je me surprends à marcher dans les rues de Paris sans rien trouver à redire à personne. Il m'arrive même de sourire à ceux que je croise. Plus rarement de leur adresser la parole, mais je sens que je n'en suis pas loin. Bientôt il se pourrait que je redevienne agréable, et spontané, et même aimable, et pourquoi pas bientôt aimé.
C'est une chance de vieillir, ça réserve parfois des surprises étonnantes. On se retrouve à glisser sans l'avoir vu venir dans un monde parfaitement insoupçonné. Quelle aventure, mes amis, quelle aventure.
Tout ça est terminé maintenant. Je ne juge plus. Enfin, presque plus. Une ouverture s'est faite en moi. Étonnée et prudente au départ, et puis bientôt enjouée, et même reconnaissante. Ça fait drôle. En perdant le réflexe critique, je me suis ouvert à ce qui m'horripilait plus que tout par le passé : l'amour. Oui madame. J'ai encore un peu de mal, j'avoue ne pas m'abandonner facilement, mais le cœur y est, oui, incontestablement, j'en suis le premier étonné. Je me surprends à marcher dans les rues de Paris sans rien trouver à redire à personne. Il m'arrive même de sourire à ceux que je croise. Plus rarement de leur adresser la parole, mais je sens que je n'en suis pas loin. Bientôt il se pourrait que je redevienne agréable, et spontané, et même aimable, et pourquoi pas bientôt aimé.
C'est une chance de vieillir, ça réserve parfois des surprises étonnantes. On se retrouve à glisser sans l'avoir vu venir dans un monde parfaitement insoupçonné. Quelle aventure, mes amis, quelle aventure.
vendredi 10 juin 2016
Devenir adulte
(Ce qui s'est passé /3)
Très
vite, à mesure que je jugeais, je me suis séparé de tout. Les
mille petites choses chéries que j'aimais tant se sont
progressivement éloignées de moi. Je n'étais plus là avec elles –
elles en moi et moi en elles –, non, j'étais l'esprit orgueilleux
se tenant à distance pour mieux soupeser. Rupture définitive avec
l'immédiateté de tout, perte du moindre élan spontané et ému
vers le monde, éloignement toujours plus grand de la perception
directe à mesure que se développait ma passion du jugement, mon
obsession exclusive pour ce qu'il est possible de penser à propos de
tout. Et bien sûr je ne voyais pas le problème. Devenir adulte
coïncidait pour moi à cette croissance folle des opinions
(volontiers les plus paradoxales possibles, tant qu'à se
distinguer). Moi parmi les adultes est devenu aussitôt moi
contre eux. Moi contre les autres et moi
contre le monde –
non
plus à l'observer silencieusement, mais à le décortiquer, à le
mettre sans fin à nu à la lumière de ma prétendue intelligence
acquise de fraîche date. Je suis devenu un pur esprit critique,
ironique et cynique, coupé de tout. Tout ce que je voyais, je le
jugeais ; tout ce que l'on me disait, je le jugeais ; tout
ce que je pensais, je le jugeais; tout ce que j'éprouvais, je le
jugeais. Je me séparais ainsi de tout à chaque instant.
Passion terrible.
mercredi 8 juin 2016
Première métamorphose
(Ce qui s'est passé /2)
Quand je suis entré à l'école
des beaux-arts, j'ai achevé ma première métamorphose. J'ai appris
que tout ne se valait pas, qu'il fallait distinguer et distinguer
encore, prendre parti, juger. J'ai donc rapidement pris l'habitude de
tout juger : mes frères (leur comportement idiot, leur intérêt
débile pour le sport), mes parents (je passe), les amis de mes
parents, mes copains, le goût des uns et des autres, la télé,
tout, tout ce que je voyais entendais lisais pensais, je me mettais aussitôt à le juger
péremptoirement, argumentant pompeusement, faisant le malin, le
pénible content de lui. Ce jeu est devenu une véritable manie, ma
seconde nature, renvoyant la première aux orties. J'étais loin
d'imaginer dans quelle misère allait me conduire bientôt cette
passion critique.
- - -
vendredi 3 juin 2016
Petit
(Ce qui s'est passé /1)
Petit, cheveux d'ange, grands yeux bleus étonnés de tout, sourire désarmant, j'étais un enfant merveilleux. A l'école, on me surnommait "le petit Jésus". J'aimais tout observer de près. Le nez en trompette collé sur la vitre pour suivre la piste baveuse des escargots, les mains fouillant sans fin dans les petits cailloux à la recherche de coquillages, le monde foisonnant de l'herbe, mousse humide mouillant ma culotte, lichen sec sur le tronc des arbres, petits insectes cachés sous l'écorce, tortues surgissant de sous les buissons, hérissons charmants plein de tiques, j'étais aux anges, je ne rêvais pas. Il suffisait d'ouvrir les yeux et de pencher la tête. Joie.
Le jardin était sans fin et se renouvelait chaque jour. Il y avait le monde merveilleux de la mare, celui du ruisseau, le bruit des feuilles dans les peupliers, les coques piquantes chutant des marronniers aux larges feuilles, les limaces, les chenilles, les papillons nombreux et tant d'autres choses dont j'ai gardé le souvenir intact - moi qui n'ai le souvenir de rien.
Je voulais partager avec tous la joie qui débordait en moi. Je riais souvent. Adorable comme tout, j'étais adoré. Je vivais dans l'évidence absolue, la connaissance immédiate de tout avant l'arrivée du savoir.
Petit, cheveux d'ange, grands yeux bleus étonnés de tout, sourire désarmant, j'étais un enfant merveilleux. A l'école, on me surnommait "le petit Jésus". J'aimais tout observer de près. Le nez en trompette collé sur la vitre pour suivre la piste baveuse des escargots, les mains fouillant sans fin dans les petits cailloux à la recherche de coquillages, le monde foisonnant de l'herbe, mousse humide mouillant ma culotte, lichen sec sur le tronc des arbres, petits insectes cachés sous l'écorce, tortues surgissant de sous les buissons, hérissons charmants plein de tiques, j'étais aux anges, je ne rêvais pas. Il suffisait d'ouvrir les yeux et de pencher la tête. Joie.
Le jardin était sans fin et se renouvelait chaque jour. Il y avait le monde merveilleux de la mare, celui du ruisseau, le bruit des feuilles dans les peupliers, les coques piquantes chutant des marronniers aux larges feuilles, les limaces, les chenilles, les papillons nombreux et tant d'autres choses dont j'ai gardé le souvenir intact - moi qui n'ai le souvenir de rien.
Je voulais partager avec tous la joie qui débordait en moi. Je riais souvent. Adorable comme tout, j'étais adoré. Je vivais dans l'évidence absolue, la connaissance immédiate de tout avant l'arrivée du savoir.
jeudi 26 mai 2016
dimanche 8 mai 2016
Un Homme du Tao
Je voulais être un Homme du Tao qui observe les nuages et laisse l'Histoire faire rage en dessous.
Kerouac, Les Anges vagabonds.
Portrait de Neil Cassady qui ressemble à Kerouac comme deux gouttes d'eau sur un étang couvert de nénuphars.
émoticône winksamedi 16 avril 2016
Attention !
Ma contribution pour le numéro 12 de la magnifique revue Espace(s)
publiée par le Centre national d'étude spatiale.
(D'après une archive « Le premier bâtiment du futur centre spatial de Brétigny-sur-Orge le 23 mars 1963 ».)
samedi 2 avril 2016
Les choses
Eh, les choses,
c'est bon ?
vous tenez le coup ?
vous êtes encore là ?
on veut continuer à croire en vous
ne nous lâchez pas !
mardi 29 mars 2016
I don't care
Je ne dessine bien qu'en petit. C'est plus organique intime modeste, plus proche de l'écriture qui sort dessous la main sans s'étirer sur les murs comme le font ces ânes du Street-Art qui n'ont pas compris que ce qui est précieux ne s’étale pas — ce qui s'étale c'est l'ego, toujours, et il n'en a jamais assez.
Des petits dessins c'est comme des têtards : des embryons riches d'une potentialité qui n'a pas besoin de se déployer en grenouille pour nous attendrir.Comme un idiot j'ai toujours essayé de trouver le moyen de faire grand (pour vendre et en foutre plein la vue, j'imagine). Comme tous mes essais gestuels se sont vite révélés bidons (de la gonflette), j'ai essayé autrement : en reprise fidèle à grande échelle par le biais de la projection. Ça produit des effets très étranges (genre Alice aux pays des merveilles mattonesques) et je n'ai pas l'impression de me trahir puisque le dessin est exactement le même, au poil de cul près, sauf que c'est plus grand. Pour le reste, I don't care.
dimanche 20 mars 2016
vendredi 18 mars 2016
mercredi 16 mars 2016
mardi 15 mars 2016
vendredi 11 mars 2016
jeudi 10 mars 2016
mercredi 9 mars 2016
L'air naturel
Seule occurrence connue à ce jour d'une photo où j'ai l'air naturel.
Photo Matton
(je suis une tautologie)
(et un poisson soluble)
lundi 7 mars 2016
samedi 5 mars 2016
mercredi 2 mars 2016
lundi 22 février 2016
samedi 20 février 2016
Hommes, bois, abeilles
« L'humidité du bois, l'odeur de la terre, les couleurs des feuilles de hêtre, du sorbier, du saule des chèvres, de l'aulne blanc tranchant sur le vert sombre des sapins et la splendeur flamboyante d'un merisier ; lui avec son chien ; et le silence amplifié par les brefs appels des oiseaux de passage, par le battement d'ailes d'une grive, par le tintement argentin du grelot attaché au collier de son chien. Marcher comme ça pendant toute la vie. Toujours. »
Mario Rigoni Stern, Hommes, bois, abeilles
vendredi 19 février 2016
jeudi 18 février 2016
lundi 15 février 2016
samedi 13 février 2016
vendredi 12 février 2016
mardi 9 février 2016
lundi 8 février 2016
vendredi 5 février 2016
« Ah bon. »
Un moine zen vivait là, tranquille. Un jour on frappe à sa porte. Il trouve un bébé par terre. Il dit « Ah bon ». Il prend le bébé et il s'en occupe (qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre ?).
Un an après, un couple un peu âgé vient chez lui et commence à l'insulter : « Notre fille nous a dit que paraît-il c'est vous le père du bébé ! Quelle honte, un moine zen ! » Il dit « Ah bon ».
Encore un an après, une jeune femme vient et dit : « Écoutez, je suis vraiment désolé, j'ai menti à mes parents, pardonnez-moi... » Ah bon.
Et puis encore un an après, la femme revient et dit : « Maintenant j'aimerais bien... Est-ce que je peux reprendre mon bébé ? » Ah bon. Il prépare le bébé, qui est déjà un petit enfant, et lui remet.
mercredi 3 février 2016
lundi 1 février 2016
samedi 30 janvier 2016
Le spectacle qui a lieu en moi, sans moi.
Allez hop, nettoyage. Comme ça n'a pas eu trop le temps de sécher, tout part très vite. C'est l'avantage du sol plastifié qui remonte en courbe tout le long des plinthes. Comme dans les hôpitaux. C'est moche mais c'est pratique. La crasse n'a pas le temps de se déposer. Je rince 3 ou 4 fois la serpillière, je l'essore en la torsadant à fond et je la dépose bien tendue sur le seau pour qu'elle sèche. Cette agitation domestique m'a calmé. On ne dira jamais assez la vertu du ménage. Rien ne me détend comme de passer l'aspirateur par exemple. Surtout à cause du bruit qui couvre mes propres bruits. Comme sous le jet de la douche. On se laisse aller à chantonner, on se détend, c'est un peu la fête. La difficulté est d’enchaîner sur autre chose ensuite en gardant la même humeur frivole/insouciante/guillerette. Un bon moyen est de rester concentré uniquement sur les gestes qui s'enchaînent d'eux-mêmes. Ouvrir le placard, ranger l'aspirateur, refermer le placard, se retourner, avancer dans la pièce et poursuivre ainsi en portant son attention uniquement sur le déroulé naturel des gestes. C'est tout le charme de la vie dès lors qu'on la perçoit comme quelque chose d'impersonnel. Tout s'enchaîne de soi-même, personne n'est aux manettes, personne ne décide quoi que ce soit, tout se fait tout seul, sans personne qui agisse. C'est ainsi que je me vois franchir le seuil de mon appartement, fermer la porte à double tour, traverser la petite cour et sortir de l'immeuble pour aller vers le bois sans que j'en décide rien. Tout se fait tout seul, je n'ai pas à me croire agissant et décidant quoi que ce soit pour que cela se fasse. Et cela se fait d'autant mieux que je ne suis pas là pour endosser la conduite de tout ça. Ce qui entre dans mon champ visuel y entre de la même façon, sans que je décide de tourner le regard ici plutôt que là. Les choses viennent à moi, apparaissent et disparaissent d'elles-mêmes. Gris du trottoir ponctué par l'éclat plus ou moins clair des mégots de cigarettes ou des chewing-gum écrasés. Des visages apparaissent, toujours touchants. Des silhouettes traversent l'espace et se croisent à vive allure. La lumière tourne sans arrêt, anime la rue, caresse les façades, gigote les arbres. La lumière, le mouvement, les sons, les sensations : tout ça fait la matière du spectacle qui a lieu en moi, sans moi. Je ne suis pas là à l'observer. Il se fait. Il y a conscience ici qu'il se fait. Dire moi, dire j'observe, j'écoute, je marche, tout cela est exagéré. C'est une habitude que nous avons prise mais qui ne repose sur rien de solide. Si nous nous en tenons à l'expérience directe, nous ne voyons aucun moi, aucun acteur, aucun sujet. Tout ce que nous voyons ce sont des choses, des phénomènes qui apparaissent et disparaissent. Camion, poussette, bribes de paroles, pensées, sensations diverses. C'est tout. Personne pour faire tenir tout ça. Ça a lieu comme ça a lieu, rien à redire — mieux : personne pour trouver à y redire. Ce qui se produit est ce qui se produit, ça ne pourrait se produire autrement. On peut le vérifier d'instant en instant comme je le fais en cet instant, me voyant cheminer d'un pas tranquille les allées du bois de Vincennes. La lumière est particulièrement belle, comme souvent après la pluie, et donne à tout une densité merveilleuse. Chaque feuille d'arbre scintille pour clamer tout à la fois sa singularité propre de feuille unique et son appartenance heureuse à l'ensemble de l'univers dont elle est inséparable. A chaque pas une joie plus forte monte en moi. Cette joie impersonnelle et sans cause (donc intarissable) qui se tient en permanence à l'arrière-plan du défilé de nos humeurs sans cesse changeantes. Hélas nous l'oublions pour lui préférer par réflexe malheureux l'identification aux humeurs facétieuses qui défilent au-devant de la scène, conformément au processus terrible qui nous fait nous réduire à ce que nous ne sommes pas, quittant la totalité parfaite pour la partie jamais satisfaite. Et c'est exactement ce processus de réduction que j'observe s'amorcer maintenant en moi. La grâce est en train de me quitter doucement. Le spectacle semble perdre un peu de sa beauté. Le scintillement des feuilles semble s'être légèrement terni. L'ouverture de mon champ visuel n'est plus aussi silencieuse et passive qu'il y a un instant. Des pensées diverses font leur entrée. Mon attention glisse irrésistiblement vers elles. Je suis en train de quitter la conscience de la totalité (conscience du réel) pour entrer dans la conscience illusoire de la séparation (l'expérience subjective). Je vois tout ce qui se perd dans ce basculement de ma perception. Comment ne pas souffrir d'une frustration inouïe lorsque dans un instant j'aurai perdu l'accès au tout ? Comment accepter de perdre autant du fait de me réduire à une partie infime, un petit truc de rien coupé du monde dans un corps limité et qui sera bientôt tendu à un point proprement invivable. Comment les autres acceptent-ils ? Comment font-ils ? Moi je ne peux pas. Je dois tricher. Tricher ? Oui, prier, dessiner, chanter, me rappeler mes 10 ans, envisager la mort, entrer en transe d'une façon ou d'une autre.
lundi 25 janvier 2016
samedi 23 janvier 2016
jeudi 21 janvier 2016
Scapinades
(...) Vous me faites penser au maître fantoche du délicieux petit livre de François Matton, Oreilles Rouges et son maître, qui a paru chez P.O.L. Un maître et son disciple sans cesse à se chamailler. On dirait un duo de moines zen chinois repassé aux fourberies de Scapin. Une suite hilarante de scapinades ! Un bijou qui n'a l'air de rien, comme toujours avec les vrais bijoux (...)
Michel Crépu
La Nouvelle Revue Française, n°616, janvier 2016
(et moi de ne plus me sentir)
mercredi 20 janvier 2016
mardi 19 janvier 2016
Longtemps
... longtemps, dessiner des filles nues a été mon antidépresseur favori...
... je ne sais pas trop ce qu'il en reste aujourd'hui...
lundi 18 janvier 2016
samedi 16 janvier 2016
mercredi 13 janvier 2016
lundi 11 janvier 2016
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