jeudi 24 novembre 2016
dimanche 20 novembre 2016
mardi 15 novembre 2016
jeudi 10 novembre 2016
dimanche 6 novembre 2016
jeudi 20 octobre 2016
dimanche 16 octobre 2016
vendredi 14 octobre 2016
mardi 11 octobre 2016
dimanche 9 octobre 2016
dimanche 2 octobre 2016
jeudi 29 septembre 2016
jeudi 22 septembre 2016
mercredi 21 septembre 2016
La révolution
- - -
L'ARRÊT est une pratique révolutionnaire consistant dans le fait simplissime de s'arrêter.
Oui, s'arrêter.
Autrement dit : cesser soudainement de faire quoi que ce soit.
C'est tout.
Vous tenez la clef de la révolution poétique.
Ouaf.
lundi 19 septembre 2016
dimanche 18 septembre 2016
jeudi 15 septembre 2016
mercredi 14 septembre 2016
lundi 12 septembre 2016
jeudi 8 septembre 2016
lundi 5 septembre 2016
vendredi 2 septembre 2016
samedi 27 août 2016
C'est grave ?
- - - -
Bon. Je sais que c'est difficile à avaler mais, vois-tu, je suis intimement convaincu que tout ce qui arrive, que tout ce qui "m'arrive" ne pouvait arriver autrement. Je n'ai aucun pouvoir là-dessus, j'en suis persuadé. Je ne choisis ni ne décide rien, rien de rien. Même si je peux me faire croire le contraire - et je ne m'en prive pas. Avec ça, je n'existe pas. Du moins pas en tant que personne. Et bien entendu tu n'existes pas plus que moi. En fait personne n'a jamais existé en tant que personne — bien que nous tous croyons mordicus être une personne, le personnage central de "notre" existence. Mais ce n'est qu'une croyance, aucunement un fait. Notre pseudo existence d'être singulier et séparé n'est que le produit d'une construction purement conceptuelle sans la moindre consistance. C'est Babar dans le dessin animé qui se prendrait pour quelqu'un. C'est mignon mais c'est du délire. Babar n'existe pas, ce n'est qu'un dessin qui a l'apparence d'un individu. Martine à la plage, pareil. Sophie et ses malheurs, pareil. Pipeau, délire, pure hallucination. Ce qui ne veut pas dire que rien n'existe ! Il y a bien la vie (oui oui), un corps, des corps (aucun doute), des sensations (c'est l'évidence), de la lumière (et comment !), des arbres et des camions, des pensées, des croyances qui vont et viennent, des peurs, des désirs, des prises de tête, des orages, des illusions d'objets, une illusion de futur, une impression d'observation, une impression d'écouter, une impression qu'un moi-je parle, pense, choisit de se lever ou de se recoucher. Mais tout ça ne tient pas une seconde à la réflexion. C'est du bidon. Tout se fait tout seul de soi-même, il n'y a pas personne agissante Et bien entendu pas de dieu ni de plan divin, non, juste une impression de début et de fin, d'accomplissement éventuel, de progression dans le temps. Tout ça du seul fait d'un cerveau qui conceptualise sans arrêt. Mais c'est bidon. Il suffit de se droguer une seule bonne fois pour le voir : tout se déconstruit dans la seconde, il n'y a plus de centre, plus de localisation. La méditation permet également de le voir (pas de panique). Mais il y a quantités d'autres moyens pour percer le mur de nos fragiles convictions : la stupeur, l'orgasme, la transe, la dépense extrême dans le sport, la contemplation d'un chat, d'un tigre, une mouche, la fixation impossible du paysage par la fenêtre d'un train, tomber follement amoureux, tomber terriblement malade, tomber d'un pommier la tête la première, tomber tomber tomber et se relever – moitié mort, plus léger. Amen.
mercredi 24 août 2016
mercredi 17 août 2016
jeudi 28 juillet 2016
lundi 4 juillet 2016
jeudi 30 juin 2016
mardi 21 juin 2016
Regarde, regarde, regarde les phénomènes.
Voici des années que j'aime le regard de François Matton et que je ne sais comment le lui dire parce qu'il est impossible d'épuiser précisément ce sentiment de vivre qui le constitue. Rien ne me fait davantage basculer dans le rêve que cet œil à deux faces, l'une dirigée vers le monde, l'autre vers l'espace intérieur.Par magie de plume d'encre, crayons divers, pinceaux ou tracés numériques, surgissent sur fond immaculé des corps magnifiques, dessinés comme s'ils étaient d'évidence, des bouches à se damner, des forêts où se perdre, des objets éparpillés du quotidien, des monuments isolés dans le ciel aux rayonnements de cinéma, des maisons de quartier, des lapins aperçus en promenade, des jouets et des visages. Le gaufrier des cases, quand il est maintenu, devient une pure séquence d'instants volés, un cabinet de curiosités, un dispositif volontiers expérimental, qui scande les fragments d'une autobiographie suggérée. Il construit déjà, quand je le découvre vers 2009, un monde suspendu dans chaque moment dessiné, un arc fixé dans l'espace entre la rétine-témoin et les objets pris dans son spectre à géométrie variable. Regarde, regarde, regarde les phénomènes. (...)Luc Vigier, La Nouvelle Quinzaine littéraire.
lundi 20 juin 2016
jeudi 16 juin 2016
mardi 14 juin 2016
dimanche 12 juin 2016
Une ouverture
(Ce qui s'est passé /4)
Tout ça est terminé maintenant. Je ne juge plus. Enfin, presque plus. Une ouverture s'est faite en moi. Étonnée et prudente au départ, et puis bientôt enjouée, et même reconnaissante. Ça fait drôle. En perdant le réflexe critique, je me suis ouvert à ce qui m'horripilait plus que tout par le passé : l'amour. Oui madame. J'ai encore un peu de mal, j'avoue ne pas m'abandonner facilement, mais le cœur y est, oui, incontestablement, j'en suis le premier étonné. Je me surprends à marcher dans les rues de Paris sans rien trouver à redire à personne. Il m'arrive même de sourire à ceux que je croise. Plus rarement de leur adresser la parole, mais je sens que je n'en suis pas loin. Bientôt il se pourrait que je redevienne agréable, et spontané, et même aimable, et pourquoi pas bientôt aimé.
C'est une chance de vieillir, ça réserve parfois des surprises étonnantes. On se retrouve à glisser sans l'avoir vu venir dans un monde parfaitement insoupçonné. Quelle aventure, mes amis, quelle aventure.
Tout ça est terminé maintenant. Je ne juge plus. Enfin, presque plus. Une ouverture s'est faite en moi. Étonnée et prudente au départ, et puis bientôt enjouée, et même reconnaissante. Ça fait drôle. En perdant le réflexe critique, je me suis ouvert à ce qui m'horripilait plus que tout par le passé : l'amour. Oui madame. J'ai encore un peu de mal, j'avoue ne pas m'abandonner facilement, mais le cœur y est, oui, incontestablement, j'en suis le premier étonné. Je me surprends à marcher dans les rues de Paris sans rien trouver à redire à personne. Il m'arrive même de sourire à ceux que je croise. Plus rarement de leur adresser la parole, mais je sens que je n'en suis pas loin. Bientôt il se pourrait que je redevienne agréable, et spontané, et même aimable, et pourquoi pas bientôt aimé.
C'est une chance de vieillir, ça réserve parfois des surprises étonnantes. On se retrouve à glisser sans l'avoir vu venir dans un monde parfaitement insoupçonné. Quelle aventure, mes amis, quelle aventure.
vendredi 10 juin 2016
Devenir adulte
(Ce qui s'est passé /3)
Très
vite, à mesure que je jugeais, je me suis séparé de tout. Les
mille petites choses chéries que j'aimais tant se sont
progressivement éloignées de moi. Je n'étais plus là avec elles –
elles en moi et moi en elles –, non, j'étais l'esprit orgueilleux
se tenant à distance pour mieux soupeser. Rupture définitive avec
l'immédiateté de tout, perte du moindre élan spontané et ému
vers le monde, éloignement toujours plus grand de la perception
directe à mesure que se développait ma passion du jugement, mon
obsession exclusive pour ce qu'il est possible de penser à propos de
tout. Et bien sûr je ne voyais pas le problème. Devenir adulte
coïncidait pour moi à cette croissance folle des opinions
(volontiers les plus paradoxales possibles, tant qu'à se
distinguer). Moi parmi les adultes est devenu aussitôt moi
contre eux. Moi contre les autres et moi
contre le monde –
non
plus à l'observer silencieusement, mais à le décortiquer, à le
mettre sans fin à nu à la lumière de ma prétendue intelligence
acquise de fraîche date. Je suis devenu un pur esprit critique,
ironique et cynique, coupé de tout. Tout ce que je voyais, je le
jugeais ; tout ce que l'on me disait, je le jugeais ; tout
ce que je pensais, je le jugeais; tout ce que j'éprouvais, je le
jugeais. Je me séparais ainsi de tout à chaque instant.
Passion terrible.
mercredi 8 juin 2016
Première métamorphose
(Ce qui s'est passé /2)
Quand je suis entré à l'école
des beaux-arts, j'ai achevé ma première métamorphose. J'ai appris
que tout ne se valait pas, qu'il fallait distinguer et distinguer
encore, prendre parti, juger. J'ai donc rapidement pris l'habitude de
tout juger : mes frères (leur comportement idiot, leur intérêt
débile pour le sport), mes parents (je passe), les amis de mes
parents, mes copains, le goût des uns et des autres, la télé,
tout, tout ce que je voyais entendais lisais pensais, je me mettais aussitôt à le juger
péremptoirement, argumentant pompeusement, faisant le malin, le
pénible content de lui. Ce jeu est devenu une véritable manie, ma
seconde nature, renvoyant la première aux orties. J'étais loin
d'imaginer dans quelle misère allait me conduire bientôt cette
passion critique.
- - -
vendredi 3 juin 2016
Petit
(Ce qui s'est passé /1)
Petit, cheveux d'ange, grands yeux bleus étonnés de tout, sourire désarmant, j'étais un enfant merveilleux. A l'école, on me surnommait "le petit Jésus". J'aimais tout observer de près. Le nez en trompette collé sur la vitre pour suivre la piste baveuse des escargots, les mains fouillant sans fin dans les petits cailloux à la recherche de coquillages, le monde foisonnant de l'herbe, mousse humide mouillant ma culotte, lichen sec sur le tronc des arbres, petits insectes cachés sous l'écorce, tortues surgissant de sous les buissons, hérissons charmants plein de tiques, j'étais aux anges, je ne rêvais pas. Il suffisait d'ouvrir les yeux et de pencher la tête. Joie.
Le jardin était sans fin et se renouvelait chaque jour. Il y avait le monde merveilleux de la mare, celui du ruisseau, le bruit des feuilles dans les peupliers, les coques piquantes chutant des marronniers aux larges feuilles, les limaces, les chenilles, les papillons nombreux et tant d'autres choses dont j'ai gardé le souvenir intact - moi qui n'ai le souvenir de rien.
Je voulais partager avec tous la joie qui débordait en moi. Je riais souvent. Adorable comme tout, j'étais adoré. Je vivais dans l'évidence absolue, la connaissance immédiate de tout avant l'arrivée du savoir.
Petit, cheveux d'ange, grands yeux bleus étonnés de tout, sourire désarmant, j'étais un enfant merveilleux. A l'école, on me surnommait "le petit Jésus". J'aimais tout observer de près. Le nez en trompette collé sur la vitre pour suivre la piste baveuse des escargots, les mains fouillant sans fin dans les petits cailloux à la recherche de coquillages, le monde foisonnant de l'herbe, mousse humide mouillant ma culotte, lichen sec sur le tronc des arbres, petits insectes cachés sous l'écorce, tortues surgissant de sous les buissons, hérissons charmants plein de tiques, j'étais aux anges, je ne rêvais pas. Il suffisait d'ouvrir les yeux et de pencher la tête. Joie.
Le jardin était sans fin et se renouvelait chaque jour. Il y avait le monde merveilleux de la mare, celui du ruisseau, le bruit des feuilles dans les peupliers, les coques piquantes chutant des marronniers aux larges feuilles, les limaces, les chenilles, les papillons nombreux et tant d'autres choses dont j'ai gardé le souvenir intact - moi qui n'ai le souvenir de rien.
Je voulais partager avec tous la joie qui débordait en moi. Je riais souvent. Adorable comme tout, j'étais adoré. Je vivais dans l'évidence absolue, la connaissance immédiate de tout avant l'arrivée du savoir.
jeudi 26 mai 2016
dimanche 8 mai 2016
Un Homme du Tao
Je voulais être un Homme du Tao qui observe les nuages et laisse l'Histoire faire rage en dessous.
Kerouac, Les Anges vagabonds.
Portrait de Neil Cassady qui ressemble à Kerouac comme deux gouttes d'eau sur un étang couvert de nénuphars.
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