(ni ceci ni cela)

lundi 26 juin 2017

dimanche 25 juin 2017

jeudi 22 juin 2017

Anne





Dix ou vingt ans plus tôt :


mardi 20 juin 2017

dimanche 18 juin 2017

Ni ceci ni cela


Si tout, dans le monde, peut être réductible à une chose limitée, ayant un début et une fin, des limites, un contour, un semblant de forme, il en va tout autrement avec la poésie, qui n'est ni ceci ni cela, rien qu'on puisse tenir dans la main ou dans l'esprit. N'étant pas localisable, il est impossible de mettre la main dessus pour se l'approprier. Elle n'appartient pas au monde, elle n'y prend aucunement place. C'est une écoute englobant tous les sons mais qui ne peut s'entendre elle-même, une vision embrassant le monde entier mais ne pouvant se voir elle-même, une attention se portant sur tout mais incapable de se porter sur elle-même.

Exercices de poésie pratique, P.O.L, 2017

mercredi 14 juin 2017

Panacée

Rien de mieux que des fesses bien rebondies pour régler d'éventuels conflits schizophréniques : je leur dois ma relative santé mentale — parce que s'il fallait compter sur la littérature...




lundi 12 juin 2017

vendredi 9 juin 2017

mercredi 7 juin 2017

lundi 5 juin 2017

vendredi 26 mai 2017

mardi 23 mai 2017

vendredi 19 mai 2017

samedi 13 mai 2017

Beaucoup mieux

Depuis que je ne me prends plus pour François Matton, ça va beaucoup mieux. 
Je me vois en chacun, c'est quand même plus sympa.





(Ah mes amis, vous êtes vraiment impayables.)


jeudi 11 mai 2017

lundi 8 mai 2017

samedi 6 mai 2017

Merci


Les 15 mn de célébrité promises par Warhol ont été sérieusement revues à la baisse... :

http://www.france2.fr/emissions/dans-quelle-eta-gere/diffusions/05-05-2017_569723

A propos du merci évoqué dans l'entretien :


Dites sans cesse merci


On vous a tellement bassiné depuis la maternelle avec l'idée qu'il ne faut pas vous laisser faire mais au contraire vous affirmer sans arrêt, que vous ne savez plus faire autrement. Quelle que soit la situation, vous serrez les dents, vous jouez des coudes, vous foncez tête la première. C'est pratique pour trouver une place dans le métro aux heures de pointe, certes. Mais conserver cette attitude au musée ou lors des promenades dominicales est un peu déplacé. Que vous soyez assis sur un banc pour observer les canards ou sur un rocher pour contempler le coucher du soleil, c'est plus fort que vous : il faut encore que vous vous affirmiez en commentant le spectacle. Vous ne savez plus vous taire, vous ne pouvez vous retenir de donner votre avis sur tout, il faut toujours qu'on vous entende, qu'on vous remarque, qu'on vous approuve, qu'on vous admire, qu'on soit constamment branché sur vous. C'est depuis longtemps pénible pour votre entourage, ça commence à le devenir pour vous. Il est grand temps de changer. 

Pour cela, exercez-vous à la gratitude. Dites merci à toute occasion. On ne vous demande rien d'autre. Dire merci c'est se montrer reconnaissant pour le don que la vie nous fait à tout moment, ne serait-ce qu'en se déployant gratuitement alors qu'il était possible de s'en tenir au néant. Un nouveau jour se lève ? Merci. L'eau de la douche est à bonne température ? Merci. Une rame de métro apparaît ? Merci. Une place assise ? Merci. L'orage ne vous tombe pas dessus ? Merci. Votre appartement ne s'est pas écroulé ? Merci. Merci pour tout. Tout est à sa place, tout est le bienvenu. Vous accueillez dorénavant chaque chose comme un cadeau, sans commentaire, sans chercher à tirer parti de ce qui se présente. Vous n'intervenez plus, vous ne vous affirmez plus, vous ne vous appropriez plus. Fini. Désormais vous vous contentez d'être présent à ce qui se présente. Vous êtes pleinement conscient de tout avec gratitude. Les sages disent que prier n'est rien d'autre qu'être présent à ce qui est, à tout ce qui s'offre à nous d'instant en instant : une flaque d'eau, un regard, un verre de vin, un perroquet flamboyant, un pigeon mal en point, un soupir d'aise, un accès de colère. Merci. Merci. Merci.

S'exercer à la gratitude, c'est développer une attitude de reconnaissance. Mais avant cela c'est simplement éveiller la pleine conscience de tout. C'est toucher ce qui est, l’accueillir, le recueillir avec la douceur d'une mère aimante. Accueillir tout ce qui est, sans hiérarchie, en cessant de trier en fonction de nos préférences personnelles. C’est une merveilleuse façon d'entrer dans un rapport magique au réel. Tout se met à faire signe amicalement, on sort de l’indifférence. Le monde surgissant rien que pour vos beaux yeux apparaît très vivant. Et cette magique présence des choses coïncide avec un effacement de toute forme d'arrogance en vous. Plus on s’éclipse et plus le monde se révèle. Tous les mystiques l'ont dit, et je le répète en tambourinant après eux : la grande sagesse est amour de ce qui est.

(FM, Exercices de poésie pratique, chapitre 25, verset 2)

mercredi 3 mai 2017

jeudi 27 avril 2017

mardi 25 avril 2017

Jeudi 18 mai à la Maison de la Poésie - Paris



« Votre existence manque cruellement de poésie. Ce n’est plus tenable, il est urgent de vous ressaisir. Pour cela, suivez le guide. » Avec ses délicieux Exercices de poésie pratique, François Matton déconcerte en proposant au lecteur de se prêter à de véritables expériences, minimes mais bouleversantes : par exemple retourner le sens ordinaire de la perception, se désidentifier de son corps, disparaître un instant, ronronner d’aise sans plus penser à rien, revenir à notre béatitude première, prendre un bain de présence et devenir l’océan. Avec la même distance amusée que dans ses précédents livres dessinés, il nous invite à « devenir le maître du monde, sa source enchantée, le poète des poètes ». 
Le comédien Pierre Baux se fera pour l’occasion professeur-gourou et lira plusieurs de ces exercices de poésie pratique, que François Matton commentera en les reliant à sa pratique si singulière de l’observation et du dessin. 
À lire – François Matton, Exercices de poésie pratique, P.O.L, 2017.
À voir – Des aquarelles de François Matton réalisées durant une résidence à Québec seront exposées jusqu'à la fin de la saison à la Maison de la Poésie.

lundi 24 avril 2017

Je boiiiis, sys-té-ma-ti-que-meeeent...

voilà
comme ça
c'est bien


mercredi 19 avril 2017

Affronter la frustration

« Tant que vous resterez dans la peau du vieil homme, n'espérez pas connaître autre chose que les montagnes russes de l'âme slave »... A la manière d'un guide de méditation, François Matton propose un guide de poésie pratique bourré d'autodérision. Et illustré avec talent. On s'amuse beaucoup à voir l'écriture traitée comme une discipline spirituelle, une manière de réorchestrer ses chakras ou d'affronter la frustration de l'homme moderne. 

En trente chapitres, la poésie trouve enfin ce rôle pratique auquel Rimbaud rêvait : ronronnez d'aise sans plus penser à rien, peuplez votre solitude, flottez pour l'éternité au cœur de la poésie : « Votre œil n'a plus rien à envier à celui de l'aigle royal, votre odorat vaut celui des chiens truffiers, votre ouïe peut s'aligner sur celle de la chouette effraie, votre toucher est aussi fin que celui des grands primates. Bref, vous voilà enfin équipé pour une vie de poète digne de ce nom. » 

Daniel Morvan, Ouest France, 21 mars 2017

Exercices de poésie pratique,
François Matton,
P.O.L,128 pages,12 €.

jeudi 13 avril 2017

Dans l'oubli des mots

(Dessins pour un livre de Daniel Giraud à paraître chez Almora sur le taoïsme et l'anarchie.)




mardi 11 avril 2017

mercredi 5 avril 2017

ÉTENDEZ VOTRE IDENTITÉ À L'UNIVERS



ÉTENDEZ VOTRE IDENTITÉ À L'UNIVERS

       Vous n'en pouvez plus d'être vous ? Vous en avez plus qu'assez d'être limité, de n'être que ça ? Vous voulez passer la vitesse supérieure ? Très bien, nous avons la solution.
       Commencez par fermer les yeux. Calmez-vous, prenez votre temps. Au bout d'un moment, une fois le calme établi, essayez de saisir ce que vous êtes, là, en cet instant. Pas facile, n’est-ce pas ? Et pour cause : voyez que lorsque vous êtes calme, vous n'êtes personne en particulier. Êtes-vous un homme ? Une femme ? Vous sentez-vous être une mère, une infirmière, une avocate, un joueur de baseball, un Marocain, un Vietnamien, un homme quelconque ? Avez-vous un sexe ? Vraiment ? Une histoire ?
Voyez que toutes ces informations flottent et se bousculent au sein de la totalité que vous êtes. Aucune d'elles n'est vous, vous n'êtes réductible à aucune d'elles. En réalité vous êtes infiniment malléable. Jouez de cette plasticité.
       Soyez un instant un animal, un chat, un singe facétieux, un koala, un porc affamé, un vieil éléphant fatigué, une girafe élancée, un bison, une araignée. Mettez-vous dans la peau de chaque animal, de chaque insecte. Observez tout le plaisir qu'il y a à se laisser glisser d'un corps à l'autre, tantôt couvert de poils, tantôt de plumes ou d'écailles, parfois minuscule et parfois très grand. Voyez que rien ne vous oblige à n'être qu'un. Essayez alors d'être plusieurs, simultanément. Soyez tout à la fois un arbre et un lion, un chat et une maison, un ours et un tracteur. Votre identité s'assouplit formidablement.
       Bientôt vous vous sentez pouvoir être l'univers entier. Prenez le temps de vous sentir l'être pour de bon.
- - -
(Exercices de poésie pratique, P.O.L 2017)

((Le soleil est revenu, ça bourgeonne de partout, la libido se réveille, profitons-en.))



mardi 4 avril 2017

Coutras express



(Attendez quelques instants un phénomène des plus étranges pourrait bien se produire à condition toutefois que vous ayez un minimum de patience histoire de favoriser sa survenue - oui je fais comme les politiciens je ne parle que pour meubler et gagner du tempsssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss.)

lundi 3 avril 2017

Où êtes-vous ?

Là-bas, petit et stressé ? Ou bien ici, grand et ouvert ?


lundi 27 mars 2017

mardi 21 mars 2017

Fleur & pataphysique




​​
J'entends dans tous les gosiers humains parler une mécanique vocale, montée depuis l'adolescence, je l'entends dire, avec la résonance sourde du mufle, et sous tous les discours à voix haute ou basse : « Je suis un homme ! Je suis un homme ! » A contempler ces efforts immenses dépensés à chaque instant pour se convaincre d'une affirmation arbitraire, mon souffle se brise et me secoue de la tête aux pieds. « Je suis un homme » Pourquoi ne pas dire : « Je suis Alphonse », ou : « Je suis négociant », ou : « escroc », ou : « mammifère », ou : « philosophe », ou : « un fier animal » ? Et le rire me torture encore au beau spectacle des actions humaines.

René Daumal, 
La pataphysique et lrévélation du rire.

lundi 20 mars 2017

samedi 18 mars 2017

Réveillez-vous, Majesté !

Avant-propos à mes Exercices de poésie pratique (en librairie depuis hier) :


     Chaque jour vous faites ce qui doit être fait, et dans l'ensemble vous le faites plutôt bien. Vous savez faire face, vous ne vous défilez pas, vous ne ménagez pas votre peine. Aussi, globalement, les journées se succèdent en vous donnant la satisfaction du devoir accompli. Ces journées font des semaines, qui font des mois, qui font des années, qui font une vie. Toute une vie avec la satisfaction du devoir accompli. Vous êtes un bon père (si si), une bonne mère (mais oui), une bonne fille, un bon garçon, un bon collègue, une bonne amie. Ce qui, flûte, ne vous suffit pas. Quelque chose d'essentiel semble manquer pour faire de votre vie au devoir accompli une vie heureuse. Ce quelque chose, vous le pressentez comme un supplément d'âme, un luxe, une dépense d'un ordre supérieur. Les mots vous manquent, mais l'intuition est claire. Appelons-la « aspiration à l'expérience poétique ». Vous en avez maintenant la certitude : votre vie ne sera heureuse qu'à la condition de répondre à cette aspiration. Parfait. Reste à régler la question des moyens.
     Comment s'ouvrir à ce qui n'est pas dans l'urgence ordinaire des jours sans avoir le sentiment de perdre son temps ? Comment surmonter la peur de l'inutile, du non-dispensable, de la gratuité, de la dépense pour rien ?
     Une voix en vous se sent indigne. Cette voix vous dit confusément que le bonheur n'est pas pour vous, que vous ne le méritez pas, que la véritable joie est forcément destinée à d'autres que vous – plus chanceux, plus doués, plus méritants. Cette voix sourde vous est familière. C'est la voix de la honte et de la peur. Elle est apparue très tôt, au sortir de l'enfance, et ne vous ne vous a plus quitté depuis.
     Mais, parallèlement, une toute autre voix ne cesse de s’élever également en vous, s'indignant de votre sentiment d'être indigne. Cette autre voix essaie de vous rappeler que vous être le roi se prenant pour un mendiant quémandant en guenilles au pied de son royaume. Réveillez-vous, Majesté ! La cour entière, impatiente, vous tend les bras. Reprenez votre place sur le trône. Cessez d'attendre qu'on jette deux sous dans votre sébile et relevez-vous pour de bon : votre trésor est à portée de votre main. Surtout, de grâce, arrêtez de mendier misérablement un peu d'inspiration et de poésie : vous êtes le maître du monde, sa source enchantée, le poète des poètes ! Il est plus que temps de reprendre place dans une vie poétique digne de votre excellence.





lundi 13 mars 2017

dimanche 5 mars 2017

A nous deux, Coutras !

Je m'apprête à partir pour un mois en Gironde. Si vous êtes du coin, j'aurai plaisir à vous rencontrer jeudi 9 mars à 19h avec Didier Vergnaud ​à la ​médiathèque ​centre-ville ​de Bayonne (10 rue des Gouverneurs - Tél : 05 59 59 17 13) et vendredi 10 mars à 17h à l'auditorium de la médiathèque de Biarritz (2 rue Ambroise Paré - Tél : 05 59 22 28 86).

jeudi 2 mars 2017

Un poème

tiens, et si j'écrivais un poème ?
un vrai poème avec des mots
et plein de retours à la ligne
assurément la poésie manque à mon coeur
est-ce que d'en écrire suffira à l'en emplir ?
voilà bien une question de poète
(laissée en suspens comme il se doit)
ah, François Matton, vous me faites bien de l'ombre
et de la peine
il faudrait songer à la fermer plus souvent
voyez-vous
cette grande gueule ressassant toujours les mêmes litanies
écrire de la poésie c'est couper net avec cette sale manie
(hi hi)
écrivons, écrivons donc de la poésie !
j'y pressens la possibilité de vivre mieux 
plus intensément, moins horizontalement
allez, je me lance, attention c'est parti :
rythmes têtus, où voulez-vous m'emmener ?
je reviens tout juste de la bibliothèque
j'en reviens bredouille (c'était fermé)
est-ce là de la poésie ? attend un peu
crétin
la poésie est une fleur délicate
elle ne s'ouvre pas sur commande
il faut d'abord se sentir cool et léger
c'est du moins l'idée que je m'en fais
(oh, ça rime !)

samedi 25 février 2017

jeudi 23 février 2017

mardi 21 février 2017

Entre deux silex


          Pourquoi me battre avec les cornes de l’escargot ?
          Je suis une étincelle entre deux silex,
          J’accepte la fortune, j’accepte l’infortune.
          Je reste bouche bée sans rire comme un idiot. 

          Bai Juyi (772 - 846)


lundi 20 février 2017

dimanche 19 février 2017