(ni ceci ni cela)

samedi 31 mars 2018

L'amitié des cailloux


Avoir de nombreux amis, tout le monde vous le dit, contribue à l'épanouissement et au bonheur. Je n'en doute pas, mais... à quel prix ?  
Etant donné que vos amis vivent comme vous avec la désagréable impression d'un vide au centre de leur existence, ils attendent de vous, leur ami, que vous le combliez magiquement. Bien sûr c'est rêver. Rien ne comble durablement le manque existentiel, c'est entendu. Malgré tout votre amicale fréquentation peut-elle distraire un peu de ce manque. Ce n'est pas la panacée mais c'est tout de même mieux que rien. Alors on compte sur vous, samedi soir.  
Voilà le prix à payer : du temps, énormément de temps — ce temps infini qu'il faut pour tenter de combler un puits sans fond. 
Ce que tout le monde ne vous dit pas, en revanche, c'est qu'avoir de nombreux amis parmi les cailloux contribue tout aussi bien à l'épanouissement et au bonheur. L'immense avantage de cette amitié est qu'elle est beaucoup plus légère que celle de vos congénères. Un caillou ne fixe pas de rendez-vous. Il est toujours là, merveilleusement disponible. Il n'attend pas de vous que vous compensiez par votre présence un manque existentiel qu'il n'a jamais éprouvé. Il n'attend pas que vous le distrayez, le rassuriez, l'encouragiez, le félicitiez, non. Le caillou n'attend rien de vous, de même que vous n'attendez rien de lui.  
Pourtant, miracle, sa présence amicale comble aussitôt en vous toute impression de manque, de béance, de séparation. Avec lui vous voilà délivré pour de bon. (Merci, caillou !)




vendredi 30 mars 2018

mercredi 28 mars 2018

mardi 27 mars 2018

Entre eux



 (Soit, à l'arrache : Fanny et Julia, les filles de mon frère Xavier, 
et Richard Ford, que je suis en train de lire, pourquoi pas, 
et qui pourrait être leur grand-père, après tout.)

dimanche 25 mars 2018

jeudi 22 mars 2018

lundi 19 mars 2018

samedi 17 mars 2018

vendredi 16 mars 2018

mardi 13 mars 2018

dimanche 11 mars 2018

samedi 10 mars 2018

mercredi 7 mars 2018

dimanche 4 mars 2018

vendredi 2 mars 2018

lundi 26 février 2018

vendredi 23 février 2018

Toutes les pierres

(prochainement en librairie)

lundi 19 février 2018

mercredi 14 février 2018

dimanche 11 février 2018

jeudi 8 février 2018

lundi 5 février 2018

lundi 29 janvier 2018

dimanche 28 janvier 2018

jeudi 25 janvier 2018

mercredi 17 janvier 2018

vendredi 12 janvier 2018

mercredi 10 janvier 2018

lundi 8 janvier 2018

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samedi 6 janvier 2018

. . .

A défaut de lecteurs, je travaillais presque exclusivement pour lui. C'était déraisonnable, comme lui-même l'était. Aussi je me fichais de travailler pour rien. Je travaillais pour lui, ce n'était pas rien. Il suivait chaque jour la publication de mes dessins sur mon blog. Il les commentait parfois discrètement, me disant s'impatienter quand je laissais passer plusieurs jours sans rien montrer. Je le sentais amicalement penché au-dessus de mon épaule. Il tenait à ce que je fasse un livre avec mes dessins de nus, qu'il aimait tout particulièrement (et qu'il appelait mes "dessins amoureux"), m'assurant qu'il pensait bien que cette fois ça marcherait. Ça devait sortir pour Noël prochain : un album grand format tout en couleurs. Je ne sais pas si ça va se faire, si j'en ai encore le cœur.

jeudi 4 janvier 2018

mercredi 3 janvier 2018

mardi 2 janvier 2018

jeudi 21 décembre 2017

Fantaisie


(...)
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens.

mardi 19 décembre 2017

lundi 18 décembre 2017

jeudi 14 décembre 2017

mardi 12 décembre 2017

dimanche 10 décembre 2017

samedi 9 décembre 2017

Ce matin

Dans le bois, ce matin, près de la grande clairière d'où l'on aperçoit la tour du château de Vincennes, j'ai longtemps observé une des dernières feuilles d'un arbre faire son cinéma en tournicotant au vent. Au bout d'un moment, forcément, je suis tombé en hypnose. Comme je n'allais pas y passer toute la matinée, j'ai tenté de briser le sortilège en levant la tête. Et là, zzzip, le ciel m'a avalé. Un ciel tout blanc, tout plat, sans nuages, sans nuances, sans dimensions. Un trou noir, mais blanc. Troublant.

mardi 5 décembre 2017

lundi 4 décembre 2017

samedi 2 décembre 2017

Ingrat



Ce que l'on aime, loin de le détruire, on le nourrit. Quand on aime une plante, on l'arrose ; quand on aime un chat, on lui donne croquettes et caresses ; quand on aime une femme on lui donne tout ce qui l'aide à vivre. Et en retour la plante rayonne, le chat nous comble par sa présence, la femme nous donne tout ce qui nous aide à vivre. Et tout ça spontanément - si on a un cœur simple et mystique. Alors ? Où est le problème ? Quelle entrave pour une chose si naturelle ? Mais si on se prend pour un moi bien identifié, bien tordu, accroché à sa petite histoire papa maman, qui se dit j'essaie d'aimer toutes ces choses et ces êtres qui sont séparés de moi, alors ça devient une affaire impossible, un deal véreux, une tractation vouée à l'échec.

jeudi 30 novembre 2017

lundi 27 novembre 2017

Érable champêtre




Tout ce qu'on aime d'un amour personnel (non mystique) finit presque toujours par nous tétaniser. J'ai remarqué ça. C'est le tardif effet pervers de l'amour.  
Par exemple, si vous aimez le chocolat, eh bien fatalement, un jour, le chocolat vous tétanise. Si vous aimez l'argent, pareil : vous devenez prisonnier de l'argent, vous étouffez comme oncle Picsou sous une montagne de billets. Vous aimez les chats ? Très vite ils vous étouffent, vous ne pouvez plus inviter personne chez vous tellement c'est devenu chez eux. Vous aimez méditer ? Un jour ou l'autre vous voilà prisonnier de la méditation, elle devient votre malédiction. Vous aimez l'adorable Alice au point de vous marier à elle ? Vingt ans plus tard, elle vous... Bon bref, vous avez compris le principe. 
Qu'en déduire ? Qu'il faut se garder d'aimer ? Comme vous y allez !